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LE TUMULUS

Les Dieux anciens dorment,
Et de grandes statues de marbre
Nous racontent les temps disparus.
La fidélité, le courage, la vertu morts sont là pétrifiés.
Où trouver désormais un symbole qui dise mieux
Ce que fut cette antiquité abolie.

(Elle se lève.)

Mais mon père m’a souvent parlé
D’un pays situé par-delà les mers,
Où la vie n’est plus une image,
Mais où elle est réelle et puissante.
Ici les Dieux sont morts,
Et ils ne revivent plus que dans le marbre.
Là-bas, au contraire, la vie s’épanouit,
Elle est forte et puissante comme un géant courageux.
Ici, quand le soir aux tièdes effluves
Oppresse ma poitrine,
Alors l’image de ces neiges du Nord
Passe devant mes yeux.
Ici, ne sont que des ruines en poussière
Dans une atmosphère lourde et moelleuse.
Là-bas, au contraire, l’avalanche se précipite
Et le printemps est vraiment la vie, l’hiver la mort.
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Oh ! si j’avais les ailes du cygne !…