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versets qui donnaient à entendre que Dieu était dans le ciel. Ce fut ainsi qu'elle se trouva comprise dans la classe des musulmans sincères qui croyaient aux versets obscurs sans avoir essayé d'en trouver le véritable sens. Un argument décisif conlrc la proposition que Dieu est dans un lieu est fournie par ia raison même : elle nie que Dieu ait besoin (de l'extrinsèque pour exister). D'autres preuves nous sont offertes par les versets privatifs qui impliquent ïexemption; tels, par exemple, que : // n'y a rien qui lai ressemble; Il est Dieu dans les deux et sur la terre, etc. Or aucun être ne peut occuper deux lieux à la fois; aussi (ce dernier verset) ne signifie pas que Dieu occupe un lieu quelconque, mais désigne autre chose.

Plus tard, (les Hanbelites) généralisèrent leur manière d'entendre les passages (du Coran) qui donnaient à Dieu un visage, deux yeux et deux mains, ou qui lui attribuaient l'acte de descendre et de parler en énonçant des mots composés de lettres et de sons. (Dans leur nouveau système) ils donnaient à ces versets des significations plus compréhensibles que celle de la corporéité, et exemptaient Dieu de la qualité corporelle que ces versets paraissaient indiquer. Bien qu'un tel procédé ne soit pas autorisé par la langue (arabe) ils ont continué, depuis les premiers jusqu'aux derniers, à le mettre en pratique. Ils eurent pour adversaires les scolastiques, les Acharites et les Hane- fites; en un mot, tous les partisans de la doctrine sonnite se réunirent pour les réfuter. On sait que les scolastiques hanefites de la ville de Bokhara eurent des controverses à ce sujet avec Mohammed Ibn Is- maël el-Bokhari.

Les corporalistcs (ceux qui donnent un corps à Dieu, les anthropo-

morphistes) procédèrent de ia même manière quand ils affirmèrent la

corporéité. Ils disaient que le corps de Dieu n'était pas comme les

P. 53. (autres) corps. Bien que le mot corps ne soit pas employé^ dans les

traditions sacrées quand ii y est question de Dieu, ces liommesosè-

' Pour oaÂj , lisez o>*âj i. La Ira- «Dans les traditions sacrées, le mol corps duction (iirque perle : o.> **r!r* ca^^yi^^ ne se trouve pas. » «*»y4jf c>V^) f*lj fw^ *-«j I , c"esl-à-dire ,

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