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n PROLÉGOMÈNES

formait la base. Ce fut à cause de cela que l'imam Es-Chafêi disait, en parlant des Motazelites, qu'ils méritaient d'être fustigés avec des bran- ches de palmier et promenés avec ignonimie à travers les rues.

Les personnes que nous venons de mentionner consolidèrent le système. Leurs opinions furent admises par les uns et repoussées par les autres, jusqu'à ce qu'Abou '1-Hacen el-Acbari se mît en avant. Ce docteur eut de fréquentes controverses avec les principaux Mota- zelites au sujet du bien et du mieux^. et rejeta leur théorie. Il sui- vit les opinions d'Abd Allah Ibn Saîd Ibn Kilab, d'Abou '1-Abbas el- Calaneci et d'El-Hareth Ibn Aced el-Moliacebi , tons partisans des doctrines professées par les premiers musulmans et sincèrement atta- chés au système fondé sur la Sonna. Il fortifia* ces doctrines par des preuves tirées de la scolastique et montra que, dans l'essence de Dieu, il existe certains attributs, tels que la science, la puissance et la volonté, attributs au moyen desquels on complète la démonstration tirée de ïempéchement mutuel [pour prou\erYumlé de Dieu)^ et celle qui montre la réalité de la puissance possédée par les prophètes d'opérer des miracles. Les Acharites reconnaissaient pour attributs la parole,

> l'ouïe et la vue, et voici pour quelle raison : bien que ces mots,

pris dans leur sens littéral, pussent faire croire à l'imperfection (de Dieu), en donnant à entendre que sa parole consiste en un son et en des lettres énoncés par des organes corporels, il n'en est pas moins vrai que, chez les Arabes, le mol parole a. une autre signification, dans laquelle l'idée de son et celle de lettres n'entrent pas, savoir, ce qu'on

P. DO. roule dans l'esprit. Tel est (selon les Acharites) la véritable significa- tion* du mot parole (employé pour désigner l'attribut de Dieu; pour eux), la première signification ne vaut rien. Ayant ainsi écarté ce qui pouvait faire supposer qu'il y avait de l'imperfection (dans Dieu), ils reconnaissaient cet attribut (la parole divine) comme éternel a

  • V'oyei ci devant, page 58. ' En arabe j^Uj. Ce terme peut aussi

' Pour ïjoU, tiscï tV-jb. La Irailuc- se rendre par conflit de volontés. (Voy- ci- lion turque porte iVuU', ce qui justifie devant, p. 5a.) Ja correction. ' Pour « A a'h'.^ , liseï

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