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D'IBN KHALDOUN. 63

sophes d'étudier les traités d'El-Ghazzali et de rimam Ibn ei-Khatîb; car, bien que leurs écrits s'écartent du plan ' que les anciens s'étaient accordés à suivre, ils n'offrent ni ce mélange de problèmes (dont nous avons parlé), ni cette confusion d'idées qui se remarque dans les ouvrages des scolastiques modernes relativement à l'objet de la science qu'ils enseignent.

En somme, nous dirons que la connaissance de cette brancbe de science qui s'appelle la scolastique n'est pas maintenant nécessaire pour l'étudiant, puisqu'il n'existe plus d'bérétiques ni d'impies, et que les livres et compilations laissés par les grands docteurs orthodoxes sont parfaitement suffisants pour nous guider. L'emploi de preuves tirées de la raison était bon quand il fallait défendre la religion et en con- fondre les adversaires; mais aujourd'hui (il n'en est pas ainsi, car) il ne reste (de ces opinions dangereuses) qu'une ombre de doctrine-, dont nous devons repousser ' les suppositions et les assertions par res- pect pour la majesté de Dieu *.

El-Djoneïd^ passa un jour auprès d'un groupe de docteurs sco- lastiques qui exposaient leurs opinions à grand flux de paroles, et il demanda qui étaient ces gens-là? On lui répondit : •< Ce sont des gens qui se servent de la démonstration alin d'écarter de Dieu les attribbts propres aux êtres créés et les indices de l'imperfection. • Il dit alors : « Nier le défaut quand ce défaut ne saurait possiblement exister est un défaut (de jugement). » Cette science est pourtant d'une certaine utilité pour quelques esprits d'élite et pour ceux qui cherchent à s'ins- truire; car il serait honteux pour une personne qui sait par cœur toute la Sonna d'ignorer les preuves spécidativesqui peuvent s'employer dans

' Pour ^ùUi^ûll, lisez ^^Aja^yJ avec el souli, naquit et fut élevé à Bagdad. Il

les manuscrits C et D et l'édition de Bou- mourut en cette ville l'an 297 (gog-giode

lac. J. C). Sa vie se trouve dans le diction-

' Littéral, n qu'un discours. » naire biographique d'Ibn Kliallikan , vol. i

' Pour «*ÀJ , lisez »yJ. p. 338 de la traduction anglaise, et dans

  • Je crois que l'auteur veut désigner le Nefehat el-Ons de Djamé. ( Vov. No-

ici les doctrines d'Averroès. tices el Extraits, t. XII, p. 426.)

' Abou 'l-Cacem Djoneîd , célèbre «scèl^

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