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celui qui y avait droit. « Le même devoir, disaient-ils, était imposé k tout le peuple musulman. »

Bien que l'imamat ne soit qu'une institution établie en vue de l'utilité publique et reconnue par le consentement général, et qu'y P.4o. croire ne soit pas un article de foi, on l'a cependant classé parmi les matières auxquelles se rapportent les problèmes dont la discussion appartient à la science qui nous occupe. La réunion de ces discus- sions forme ce qu'on appelle la science de la parole (la théologie scolastique). On la nommait ainsi, soit à cause des controverses qui eurent lieu au sujet des nouvelles doctrines, controverses qui n'étaient que de pures paroles demeurées sans effet ', soit parce que son inven- tion et son étude eurent pour cause les disputes des docteurs sur la réalité de la parole in mente [Dei).

El-Achari laissa un grand nombre de disciples qui marchèrent sur ses traces et entre lesquels nous pouvons signaler Ibn-Modjabed. Le cadi Abou Bekr cl-Bakillani étudia sous eux et finit par devenir le chef de cette école. 11 réduisit en système les doctrines qu'on y professait et fixa les principes qui servent d'introduction à cette science, principes fournis par le raisonnement et formant la base de toutes les preuves employées par les scolasliques et de toutes leurs spéculations. Ainsi il enseigna l'existence des atomes et du vide ; il déclara qu'un accident ne saurait exister dans un autre accident, et qu'un même accident ne .sau- rait durer deux instants de temps'. Croyant que la nullité d'une preuve impliquait la nullité de ce qu'on prétend prouver, il enseigna qu'im- médiatement après l'obligation de croire aux dogmes de la foi venait l'obligation de reconnaître ces principes comme vrais. Ce fut ainsi que se compléta un système de doctrine qui forme une des plus belles bran-

' Quelques auteurs musulmans regar- ' Pour qu'une qualité ou un accident

deni ce terme contune la Iraduclion du mol persiste dans un sujet, il faut que Dieu

XoytHif. le crée de nouveau à chaque instant de

' Je lis *J3^| à la place iJ^^ly Les temps : telle est la doctrine des pliiloso- manuscrils C et D et l'édition de Boulac plies scolasliques. (Voy. le Guide des Ega- ra ont fourni cette leçon, qui, du reste, rés, édition de M. Munk, 1. 1, p. 877, 388, est indiquée par le sens. ^gg.)

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