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58 PROLÉGOMÈNES

aux uns des châtiments corporels, et aux. autres la mort. Ce fut alors que les partisans de la Sonna s'appliquèrent à démontrer la vérité des dogmes orthodoxes par des preuves tirées de la raison, afin de réfuter ces nouveautés. Le cheikh (ou docteur) Abou'l-Hacen el-Acliari \ le grand chef des théologiens scolastiques, se chargea aussi de cette lâche et suivit un plan qui tenait le milieu entre les autres systèmes. Il répudia ïassimilation, reconnut l'existence des at- tributs essentiels et restreignit Yexemption aux mêmes choses que les anciens musulmans avaient précisées, toutes les fois que des preuves spéciales faisaient voir qu'on devait y appliquer, d'une ma- nière générale, le principe de Y exemption. Il démontra, à l'aide de la raison et de la tradition, la réalité des quatre attributs essentiels et celle de l'ouïe, de la vue et de la parole , qui existe in mente ( Dci). Sur tous ces points il répondit victorieusement aux novateurs et discuta avec eux au sujet du bien, du mieux, de la connaissance du bon et du mauvais ^ principes dont ils s'étaient servis afin de frayer le chemin à leur hérésie. Il démontra complètement les dogmes qui se rap- portent à la résurrection, aux circonstances du jour du jugement, au paradis, à l'enfer, aux peines et aux récompenses (de l'autre vie). Il composa, de plus, un discours sur l'imamat, parce que les ima- miens venaient de répandre leur doctrine et d'enseigner, comme un dogme de la foi, la nécessité de croire à ^imamat^ et parce qu'ils déclaraient que le Prophète était obligé, par devoir, à préciser le caractère de cet office et à dégager sa responsabilité en la confiant à

��' Voy. la i" partie, p. 19a.

' Lc!i Motaxelites profe.ssoient le libre arbitre et niaient les attributs divins. Ils enseignaient que c'était pour Dieu une nécessité que de faire le bien aux hommes , et quelques-uns d'entre eux prétendaient même qu'il devait faire pour eux le mieux possible. Ils disaient aussi que la raison seule sulTisait pour mettre l'homme en état de connaître le bien et le mal, landif

��que, selon l'opinion orthodoxe, cette con- naissance fut acquise à l'homme par la ré- vélation. (Voy. l'ouvrage de Chehrestani sur les sectes, éd. Cureton, p. i") , et la tra- duction allemande de llaarbruecker, p. 4i et suiv. Voy. aussi le MewaArt/" d'El-Idji , p. fl"*, éd. Soerenscn.)

^ Selon les orthodoxes, l'imamat n'est pas un dogme, mais une institution né- cessaire. (Voy. 1" partie, p. 388, /too.)

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