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ïimpeccabUilé [eïsma], état particulier aux prophètes, et dans lequel ils se trouvent placés par suite d'une nécessité absolue et prédéter- minée. Il en est autrement du (plus haut) degré de la foi auquel les hommes peuvent atteindre : ils y parviennent par suite de leurs actions et de leur croyance. Cette qualité se laisse parfaitement ac- quérir par l'àme, bien que, dans la foi elle-même, il y ait plusieurs caractères distincts. On en reconnaît quelques-uns^ quand on se fait lire les paroles des premiers musulmans et quand on examine les titres des diverses sections dont se compose le chapitre (du Saliîli) dans lequel El-Bokhari traite de la foi. On y voit, par exemple, que la foi consiste en paroles et en actes , qu'elle peut augmenter et diminuer, que la prière et le jeûne en font partie, ainsi que la njodeslie et l'observation volontaire (du jeûne pendant le mois) de ramadan. En parlant de la foi parfaite, qui devient une faculté de fàme et un agent effectif, nous avons entendu la réunion de tous ces caractères.

Quant à la croyance, premier degré de la foi, elle n'offre aucune diversité de caractère. Si l'on tient compte de la signification primi- tive des mois et que l'on prenne le mol foi (iman) dans le sens de croyance, on nie l'existence d'une diversité de caractères dans la foi, et telle est la doctrine des grands théologiens scolastiques ; si , au contraire, on prend les mots dans le dernier sens qu'on leur a assi- gné et qu'on se serve du mot foi pour désigner cette faculté qui s'appelle la foi parfaite, on verra clairement qu'il implique une diver- P- 35. site de caractère^. Gela n'infirme pas le fait que la croyance, pre- mier degré véritable de la foi, se dislingue par son homogénéité : la croyance existe dans tous les degrés de la foi, et ce fut elle qu'on désigna d'abord par le nom de foi. C'est elle qui nous dégage de l'in-

' Pour cJjJI, lisez cicOk', avec l'édi- nuscrils : ujjUxJI ^^ »-«^ ^^LV>a>;Jl (^

lion de Boiilac et les maiiuscrils C et D. ^^'j' yy^^ i^) ,^y^.S^U ii,r} jU li

' Il y a ici une grave omission dans l'é- *^j *Uwûl|. Ce passage se retrouve dans

dilionde Paris: aprèslesiuotSUbûl| J>j[jt l'édition de Boulac et dans la traduction

<X.i', il faut insérer, d'après tous les ma- turque.

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