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450 PROLEGOMENES

dition, parle de leur défaite à Cairouan ^ et les console de cet échec en leur citant les malheurs qui sont arrivés à d'autres peuples. Son poëme est une espèce de melaba, et offre, au commencement, un bel exemple de la figure de rhétorique appelée beraât el-istihlal [bonté de l'exposition) , et qui consiste à faire sentir la tendance d'une pièce tout d'abord et dès le début même. En voici le commencement :

Gloire à celui qui, dans tous les temps, dirige à son gré les intentions des rois! Si nous lui montrons notre obéissance, il nous accorde un secours efficace, et si nous transgressons ses ordres-, il nous inflige tous les genres d'humiliation.

Le poète continue dans le même style jusqu'à ce qu'il entre en matière ; alors il demande , en ces termes, ce qu'était devenue l'armée du Maghreb :

Fais partie d'un troupeau, quelque petit qu'il soit, plutôt que d'en être le berger; le berger doit répondre de son troupeau. Invoquons dans l'exorde la bénédiction de Dieu sur celui qui appela les hommes à l'islamisme, sur l'agréé de Dieu, sur le Prophète exalté et parfait 3, puis sur les khalifes bien dirigés, puis sur les successeurs (des Compagnons)*; ensuite parle de qui tu veux et dis :- P. A 25. pèlerins qui avez pénétré dans le Sahra et qui savez décrire les pays et leurs habitants! l'armée de Fez, si brillante, si belle, où est-elle passée d'après la ferme volonté du sultan? Pèlerins, je vous le demande, au nom du Prophète dont vous avez visité le tombeau , et à cause de qui vous avez traversé les collines du désert, qu'est devenue l'armée maghrébine qui a disparu dans la noire Ifrîkiya? (qu'est devenu) celui qui vous avait donné des provisions en abondance et qui (par ses dons) aVait répandu le bien-être jusque dans le pays du Hidjaz^.^

P. 428. Le poète se met alors à décrire la ligne de marche suivie parles

' Voyez rintroduction de la i" partie, ' Celte pièce est écrile en un dialecte

p. XXVIII. tellement corrompu, que les copistes n'y

' Lisez oUa.<ïC ont presque rien compris. Aussi les ma-

' Variante: jyXJl. nuscrits offrent-ils une foule de variantes

' Lisez siL/.J.y|. s'écartanl les unes des autres au point de

' f tS*J est une altération de (^Ouu. rendre impossible le rétablissement du

" Lisez oy^l. texte. Il m'a donc fallu renoncer à la tâclie

' Pour lySyJ Lj , lisez ^J^ÀJL de traduire le reste du poëme.

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