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Prends garde à toi, ami ! (ne souffre pas) que la beauté le prenne pour son jouet. Aucune belle n’a fait une promesse sans l’avoir rompue; il y en a bien peu à qui tu puisses te confier et qui aient confiance en toi. Elles traitent leurs amants avec dédain, résistent (à leurs prières) et cherchent, de propos délibéré, à briser les cœurs des hommes. Qu’elles contractent une liaison, elles la briseront sur-le-champ ; qu’elles fassent une promesse, elles la rompront dans tous les cas. Il y avait une belle que j’aimais et dont mon cœur était épris ; j’aurais donné la peau de mes joues pour lui en faire des sandales; j’avais disposé dans le centre de mon cœur un lieu pour la recevoir, et je disais: « Ô mon cœur ! traite avec honneur celle qui vient loger chez toi. Elle traita comme une bagatelle les humiliations qu’elle t’imposait, et te fit subir tout ce qu’il y a de redoutable dans l’amour. » Je lui avais donné plein pouvoir sur moi ; je consentais à la reconnaître pour la maîtresse (de mon cœur). Oh ! si vous aviez vu dans quel état j’étais quand je la voyais ! Je savais à l’instant à quoi tendait chacune de ses pensées, et je devinais ses souhaits avant qu’elle les eût exprimés ; j’usais de toute mon adresse pour satisfaire à ce qu’elle désirait, quand même c’eût été de faire de l’huile au printemps ou d’éplucher (du blé) pendant qu’il fait nuit. J’irai lavoir, quand même elle serait à Ispahan ! N’importe tes remontrances, il faut que je lui dise : « (Ton amant) vient te visiter. »

(Cela continue sur le même ton) jusqu’à la fin de la pièce.

Un autre de ces poêles vivait à TIemcen et se nommait Ali Ibn el- Moucdden. Dans ces derniers temps il y avaitàZcrhoun, près deMik- néca (Mequinez) , un nommé El-Kefîf, qui s’était distingué par le talent P. ia/i. vraiment original qu’il déploya dans toutes les branches de ce genre de composition. J’avais appris par cœur quelques-unes de ses pièces, et, parmi celles qui sont restées dans ma mémoire, il y en a une qui a pour sujet la marche des Mérinides vers l’ifrîkiya, sous la conduite du sultan .Abou ’l-Hacen. Le poêle, après avoir blâmé celte expé-

Le mol ^^S paraît être mis ici pour tien turque : *-^^ oU-*- i-^ J-^ !~^y^-

(jlT. ’aj-^’ J^ Lr"^*^> *.jX> *Ji>aijI. Jedois

  • lAxc est une altéralion de t.ivr^. laire observer que le traducteur turc a

’ Pourj»-a-0’ , lisez «v-o-u. L’hémisliclie donné le texte de loulcs ces pièces, et que,

suivant est tellement altéré que je n’essaye en général , il ne les a pas expliquées,

pas de le traduire. Le vers entier se lit ainsi * Je lis J^-î-^j, avec le traducteur turc

dans l’édition de Boulac et dans la Iraduc- et l’édition de Boulac. LtL. est pour «*L..

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��Prolégomènes. — m.

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