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30 PROLÉGOMÈNES

nioiDs certains, nous citerons ceux-ci) : quand on supprime quelques cas particuliers dans (une proposition) générale, peut-on se servir des cas qui restent pour en tirer une conclusion? Le commandement im- plique-t-il l'obligation de faire, ou bien est-il une simple incitation? Exige-t-il qu'on agisse sur-le-champ ou bien sans trop se presser? La prohibition implique-t-elle, ou non, que la chose défendue est mau- vaise (de sa natui"e)? Est-il permis, dans une prescription générale, de prendre pour règle un des cas particuliers que celte prescription renferme ^'^ L'énonciation d'un motif (ou cause) implique-t-elle ou non i'énumération (des résultats ou effets) ^? Tous ces principes ser- vent de base à cette branche de science et, puisqu'on les emploie dans la recherche des signiCcations des mots, ils rentrent dans la ca- tégorie de la philologie (arabe) ^.

Ajoutons que l'investigation faite au moyen de déductions analo- giques forme une des parties fondamentales de cette science, parce qu'elle sert, i° à fixer le véritable caractère des jugements qu'on a formés en employant l'assimilation et la comparaison, de sorte que nous puissions distinguer s'ils sont des principes généraux ou bien des ramifications de principe"; 2° à examiner les traits caractéristiques^ d'un texte et à en dégager celui duquel on a la conviction que le ju- gement (qu'on va former) doit dépendre; 3° à s'assurer que ce trait caractéristique se trouve déjà dans la ramification, sans offrir quelque point faible qui empêcherait de fonder sur elle un jugement. A tout cela nous pourrions ajouter les corollaires qui résultent de ces prin-

' Exemple: Un lexle de la loi a dit : bonne leçon sous les yeux, puisqu'il a

« Celui qui tue un vrai croyant involontai- rendu le passageainsi : ^^^y f-T^ tiuix.^

rement doit affranchir un esclave;» un ^o-^^k'ïO^iXaJ, c'est-à-dire «l'énoncia-

autre texte porte : «Celui qui tue un vrai lion de la cause suffit-elle pour l'éniimé-

croyant involontairement doit affranchir ration?»

un esclave vrai croyant.» Doit-on appli- ' Pour ^^ il faut lire L^j^Oy, avec

qaer comme loi la seconde prescription les manuscrits C et D. et l'édit. de Bou-

plutôtquela première? lac. Le traducteur turc n'a pas rendu ce

' 11 faut lire ûf .1 ^joult. L'édition de passage.

Boulac porte ^ »t Jjjulf , ce qui revient * Littéral. « en troncs ou en branches. »

au même, et le traducteur turc a eu la " Littéral. « les qualités. •

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