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D'IBN KHALDOUN.

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��Vous autres, à qui cela paraît étrange, (sachez que) je ne puis aimer qu'une belle d'un esprit délicat. Faut-il que je le déclare en invoquant le nom de Dieu ', ou faut-il que je l'écrive? 11 n'y a qu'un poète à l'esprit cultivé qui puisse réussir auprès dos belles : il subjugue les vierges et triomphe des épousées. » La coupe (de vin) est une chose défendue; oui, elle est défendue pour celui qui ne sait pas en boire. Les hommes intelligents, les sages et même les libertins obtiendront la rémission de leurs péchés, dans le cas où ils en auront commis. Voyez celle dont la beauté m'a séduit et que je ne puis attirer à moi, même par les paroles les plus flatteuses. Elle est un faon'- gras à éteindre les braises (sur lesquelles on le ferait cuire), pendant que mon cœur brûle (d'un feu comme) la braise de ghada^. (C'est). une gazelle dont les regards percent jusqu'au cœur les lions qui, même auparavant, avaient perdu le jugemenf*. En souriant, elle leur rend la vie, ils rient et se réjouissent^, après s'être lamentés. (Elle a) une bouche pe- P- lui- tite* comme un anneau et des dents irréprochables; le prédicateur qui exhorte le peuple demanderait la permission de la baiser. (Ce sont) des perles eu- *

tourées de corail; quelle rangée, mon ami! l'ouvrier les mit en ordre sans les percer. (Voyez encore) ces sourcils noirs dont la puissance est irrésistible*! Ceux qui leur trouvent de la ressemblance avec du musc méritent qu'on leur donne tort. Ses cheveux pendent en boucles (aussi noires) que l'aile d'un corbeau et font l'étonnement des nuits (sombres) que je passe loin d'elle. (Ils descendent) sur un corps blanc, de la couleur du lait; jamais un berger n'a tiré de ses brebis (un lait aussi blanc). Puis deux petites collines, — je n'avais jamais connu au- paravant' un marbre'" semblable; — voyez combien elles sont dures! Au-dessous de ses seins est une taille si mince", qu'en voulant la saisir vous craindriez (de

��' Lilléral. « Faut-il que je le lise par Dieu? » L'expression L^. c .* '— ■ /ji-^ est une altération de e»jij (j*-S^ 'df' (J' c^-^' L'édition de Boulac porte : "uJIj L^-àXÎ' (jiOlt IjaxXj^i, et le traducteur turc a lu : / r>^ l»Ji>-io'« "uJLjj jiJCj'.

  • Je lis \,^>i' , avec la traduction turque

et l'édition de Boulac.

' Le ghada est une espèce de bois dont la braise donne beaucoup de chaleur et se conserve longtemps allumée.

  • y'ylj est mis ici pour f»-<-' V-

' Pour /y, lisez /a. Le second hémis- tiche doit être reconstruit ainsi : 'y^ySuj

��'■ Variante /.j3. Ce mot est le diminutif de féi ; xy».i est aussi le diminutif de li , prononcé avec un double m, selon l'usage de la langue vulgaire.

' L»jI est mis ici pour iLt!^\.

' Pour ^^^Lij, lisez cj^Lij. Le mot ,_pî est mis pour ^' ^^. L'expression iS-jy-:>. cSJ yJ if'^ paraît signifier : « elle fait ce qu'elle veut. »

° Pour Ig^Xs c>^, lisez L^J-vJ cyJ* 1-».

'° Lj.X.-o est une forme vulgaire de ij>!iLo; (Aj^ est l'équivalent de SXi.

" Pour (V^^ ij^ , il faut lire AaJs ^j^, avec !e manuscrit C, l'édition de Boulac et la traduction turque.

56.

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