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Ui2 • PROLEGOMENES

incursions destructives', mais toi, tu fais des incursions dans les cœurs de tes

��amants.

��Au commencement du siècle actuel, un des meilleurs composi- teurs en ce genre fut le littérateur Abou Abd AUab el-Louchi^. Une cacîda, dans laquelle il célébra les louanges du sultan Ibn el-Ahmer, est de cette espèce. La voici :

p. iiji. Le jour a paru^, lève-toi, mon compagnon, et buvons; rions ensuite, après nous être égayés. L'aurore, semblable à un métal fondu, répand une lueur rouge en venant à la rencontre* de la nuit; lève-toi et verse (à boire). Voilà un . (vin) de bon aloi, blanc et sans mélange, c'est de l'argent; le crépuscule est de l'or. C'est une monnaie qui a grand cours chez les morlels; c'est a lui que les yeux (des belles) empruntent leur éclat. Le jour, mon ami, est fait pour qu'on puisse gagner sa vie; mais, par AUah^! la vie des riches se passe bien heureu- sement. La nuit est faite pour les caresses et les embrassements, alors qu'on s'agite sur la couche de l'amour. La fortune, autrefois avare, est devenue libé- rale*' : autant dans le passé (le pauvre) a goûté toute l'amertume (de la vie)', (autant il est heureux maintenant) en buvant du boneïn* et en mangeant de bonnes choses. Un homme qui épiait (mes démarches nie) dit: «Quelle mer-

P. 4i3. veille! pourquoi te vois-je si maigre^, toi qui es toujours à goûter de l'amour et du vin? «Mes censeurs'" furent émerveillés de celte nouvelle; je leur répondis :

��' Le mot arabe est c//iozo«; en Afrique on dit ghazia ou razia.

' Abou Abd Allah Mohammed el-Lou- chi , médecin distingué , mourut en Egypte entre les années 660 (1262 de J. C.) et 670.

' Dans celle pièce, l'auteur a employé une foule d'expressions vulgaires, et n'a montré que bien peu de respect pour for- tliograplie.

' Le mot ji-L.-» est formé irrégulière- ment du verbe ^K

  • Lisez *»L).

Je passe ici un hémistiche qui paraît si- gnifier : i- et il (le temps ou la fortune) n'est pins capable de laisser échapper le scorpion de sa main, n En arabe, le scorpion est

��l'emblème de la délation; il signifie aussi «soucis, remords.» Le manuscrit suivi par le traducteur turc portait : jXÀ;o ^L [jjjyc *_Ji3j ij-o, ce qui peut signifier :

il avait les mains attachées derrière le dos. » L'édition de Bouiac porte : «xliUSTjilj

1 j-jy-iî-c "Mv-J ^J..•, mots dont je ne saisis pas le sens.

' Les mots Up.J Ios^ sont mis ici pour Lej iyt. Au reste, cette pièce offre beau- coup de fautes de grammaire et d'ortho- graphe.

' Boneïn ou bonn est une espèce de café. (Voy. Chreslomalliie arabe de M. de Sacy, t. L p. 4i2.)

��Je lis U-v.^' ijy.

��Pour (jli>x , lisez jl jj;.

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