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440 PROLÉGOMÈNES

«Je l'ai rencontré, dit Ibn Saîd, ainsi que son élève El-Yàbà', auteur de la chanson si bien connue qui commence ainsi :

« Ohl que je voudrais^ voir ma bien-aimée afin de lui charmer^ les oreilles en lui rapportant un petit message : Pourquoi a-t-elle emprunté le cou de la ga- zelle et dérobé au perdreau (?) sa (petite) bouche?»

Après eux vint Abou '1-Hacen Sehl Ibn Malek, grand maître dans toutes les branches de la littérature. Ensuite, de notre temps, parut mon ami le vizir Abou Abd Allah Ibn el-Khatîb, le premier poète et le premier prosateur du peuple musulman, sans contredit. Une des meilleures pièces qu'il composa dans ce genre (commence ainsi) :

Mêlez le vin dans les coupes; versez-en pour moi et recommencez encore". L'argent n'a été créé que pour être dépensé.

Citons encore un morceau dans lequel il adopta le langage des soulis et le style d'Es-Chochleri^ :

Depuis le lever (du soleil) jusqu'à son coucher, c'a été un mélange de chants P. /uo. à l'honneur de l'objet aimé. Celui qui n'avait pas existé est parti et celui qui n'a jamais cessé (d'être) reste.

Un autre morceau, composé par lui dans le même style, est celui-ci :

Me trouver éloigné de toi , mon fils , est la plus grande des afflictions; et quand • tu es près de moi , je laisse aller ma barque à la dérive.

la dynastie almoliade, enleva l'île de ' Chochteri el Tosteri sigmlïenl natif de

Majorque aux Almoravides vers la fin du Tosler, ville située dans le Rhouzestan. Il

vi' siècle (le l'hégire ou au commencement y avait un ascète nommé Sehl et-Tosleri,

du vil'. Les Baléares lombèreut bientôt qui acquit une grande répulation par la

après au pouvoir des Catalans, Jayme I", sainteté de sa vie, et qui mourut à Basra

roi d'Aragon, s'en étant emparé l'an laSo eu 383 (896 de J. C). C'est peut-être de

de J. C. (627 de riiégire). ce personnage que l'auteur veut parler.

' L'orthographe de ce nom est incer- ° Pour Jyy^' ij^), lisez J^yJlj-

laine. . ' Ce vers, comme l'auteur nous le

' La bonne leçon est vi>-^L). donne à entendre, exprime une idée mys-

' Je regarde J^l comme une altéra- tique et paraît signifier : «Ceux qui ont

tien de (jvsl. été tirés du néant disparaissent du monde,

  • Je lis io^', avec l'édition de Boulac et celui qui n'a jamais cessé d'exister du-

et la traduction turque. rera toujours. « 

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