Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/455

Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN.

��439

��Après eux parut un groupe de poètes dont le chef, qui se nom- mait Medeghlîs\ eut d'admirables inspirations. C'est ainsi qu'il a dit dans une chanson devenue célèbre :

Quand une pluie fine tombe et que les rayons du soleil frappent avec force, tu verras celle-là se changer en argent et ceux-ci en or. Les arbrisseaux boivent f*- io8. et s'enivrent; les branches s'agitent et frissonnent [de plaisir); elles veulent se rapprocher de nous, puis elles cèdent à la honte et se retirent-.

Parmi ses meilleures chansons on remarque celle-ci :

Le jour a paru et les étoiles en sont consternées. Lève-toi avec nous et secouons la paresse. Buvons d'un flacon qui renferme un mélange plus doux, à mon avis, que du miel. O loi qui me blâmes de' porter uu collier, puisse Dieu te revêtir d'un collier à cause de ce que tu as diti Tu dis^ qu'un péché en produit uu autre, au grand détriment de l'intelligence. Passe" dans le pays du Hidjaz ! cela te conviendra mieux; que me veux-tu avec ces vains discours? Pars en pèle- rinage et visite (la maison sainte), mais permets que je m'adonne librement" au (plaisir de) boire. Quand on n'a pas la force* ni la puissance d'agir, les (bonnes) intentions valent mieux que les actes.

Après eux parut à Séville le poêle Ibn Djahder. On s'accorde à reconnaître qu'il l'emporta sur tous les autres compositeurs de chan- P. 409. sons par une pièce dans laquelle il célébra la conquête de Majorque ' et qui coiT)mence ainsi :

Maudit soit celui qui tire l'épée pour combattre (le dogme de) l'unité (de Dieu)! Je ne veux avoir aucun rapport avec un homme qui combat la vérité.

��' Medeqhlîs ou Medghalts psl un sobri- quet qui n'appartient pnsàla langue arabe. Le poêle qu'on désignait ainsi se nommait Abou Abd Allah Ibn el-Haddj.

' Voici le texte de ce vers, qui a été omis dans l'édition de Paris, mais qui se trouve dans la traduction turque et dans quatre manuscrits :

��My^j

��,^^'

��^.yy

��' Lisez U à la place de UiT

' Porter un collier signifie croire aux pa-

��roles d'autrui ; le collier est aussi l'emblème de l'esclavage; ici l'expression «puisse Dieu te revêtir d'un collier » paraît .«igni- lier « puisse-t-il te récompenser de tes coft- seils dont je n'ai que faire. »

' Pour J^iij , lisez JyiJ'.

' ^j^ est mis ici potir'^.».

' Il faut lire J!Jt>xi .

' Les mots o^ojy jiJ représentent la manière dont les musulmans espagnols prononçaient l'expression o^l>j «J ly^.

° En-Nacer, le quatrième souverain de

�� �