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DIBN KHALDOUN.

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��regarde la langue arabe, s'altéra (avec le temps), et il fallut alors que les critiques les plus expérimentés s'appliquassent à fixer définitive- ment le langage au moyen de renseignements fournis par une tra- dition authentique et de déductions tirées de saines analogies. Ces travaux servirent ensuite à la formation de plusieurs sciences dont le légiste qui cherche à bien connaître les décisions de Dieu ne saurait se passer.

Les combinaisons de mots (dans les textes sacrés) fournissent à l'entendement certaines notions d'un caractère particulier, c'est-à-dire des maximes de droit, lesquelles se trouvent parmi le nombre des idées spéciales exprimées au moyen de ces combinaisons et qui con- tribuent à former la science de la jurisprudence. Il ne suffit pas (pour reconnaître ces maximes) de savoir les diverses significations qu'on a assignées aux combinaisons de mots, il faut encore connaître cer- P. ao. tains principes qui servent d'indices aux signifierions ' qui sont spé- ciales (à notre sujet), principes qui, ayant été posés comme fonda- mentaux par les légistes et les critiques les plus habiles dans la science de la loi, font reconnaître (parmi ces diverses significations) celles qui sont des maximes de droit ^. Parmi les principes établis par ces docteurs comme règles à observer dans la recherche de ce genre de connaissances, nous trouvons les suivants : une déduction tirée de l'étymologic n'est pas valide '; dans un mot ayant deux acceptions dif- férentes, les deux significations ne peuvent pas être admises à la fois; la conjonction e/ (j ) n'indique pas l'ordre*. (Parmi les principes

��' Je lis cu^J/oJ! à la place de iuù'jul. La leçon que je préfère se trouve dans le manuscrit D et dans l'édilion de Boulac.

' Dans ce paragraphe et le suivant , l'au- teur se sert de la langue technique de l'école ; aussi me suis-je vu dans la néces- sité de m'écarler de la lettre du texte, afin d'en rendre les idées d'une manière intel- ligible.

' Telle, par exemple, que celle-ci : Le

��vin s'appelle A/iamr parce qu'il trouble {kha- mar) la raison ; or le nebid (voy. la i" par- tie, p. 35) trouble la raison; il est donc khamr et, en ce cas, il est défendu par la loi; ici la conclusion est fausse.

' C'est-à-dire l'ordre du temps dans le- quel se succèdent les choses désignées par les mois que cette conjonction unit en- semble. Pour JpjuLj , liseï JfLxJi-j; avec le manuscrit D et l'édition de Boulac.

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