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D'IBN KHALDOUN.

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��mowascheh (ode). Dans les poëmes de cette espèce, ils faisaient correspondre d'une manière régulière les simt aux siml et les ghosn aux gfiosn^. Ils ont beaucoup composé de ces pièces sur un grand nombre de sujets. Un nombre déterminé (de vers l'orme une stance et) compte, chez eux, pour un seul vers. Le même nombre de rimes et les mêmes mesures qu'on donne aux ghosn ( de la première stance) se reproduisent invariablement (dans les stances suivantes) jusqu'à la fin de la pièce, laquelle se compose ordinairement de sept vers (ou stances). Chacun de ces vers renferme plusieurs ghosn, dont le nombre est fixé par la fantaisie du poëte et par le système (de ver- sification qu'il adopte). Dans les poëmes de cette espèce, on célèbre les charmes de la bien-aimée et les vertus des grands personnages, ainsi que cela se fait dans les cacîdas. Ces compositions, dans les- quelles la grâce et l'élégance sont portées jusqu'aux dernières li- mites, faisaient les délices de tout le monde, et, comme elles étaient d'une forme facile à saisir, les grands et les petits s'empressaient éga- lement de les apprendre par cœur.

Celui qui, le premier, en Espagne, imagina ce genre de poëme, fut Mocaddem Ibn Moafer en-Neirîzi^, un des poètes favoris de l'émir Abd Allah Ibn Mohammed el-Merouani^. Abd Allah Ibn Abd Rabbou, P. Sgi l'auteur de Ylcd", apprit d'Ibn el-Moafer à composer dans ce style; mais leur souvenir (comme compositeurs d'odes) ne s'est pas con-

��' On désigne par le terme sîmt « ligne » les stances dont se composent le mowa- scheha. Le molghosn • branche » désigneles vers dont se composent les odes (mowas- cheha) et les chansons ou ballades (zedjel) espagnoles.

' L'orthographe de ces noms est incer- taine : El-Maccari (t. II, p. 36i) écrit Moafa (jijw, à la place de il/oo/èr siU-», et telle est aussi l'orthographe d'Ibn el- Abbar. Le groupe (Jy^.y^ est ponctué de diverses manières dans les manuscrits et peut se prononcer de plusieurs manières.

��Je lis cSy^ry " natif de Neizîr. » Il y avait un village près de Chiraz qui portait ce nom. Quoiqu'il en soit, le poêle qu'on ap- pelait ainsi vécut dans la dernière moitié du m' siècle de l'hégire.

' Abd Allah el-Merouani, septième sou- verain omeîade qui régna en Espagne, monta sur le trône l'an 3^5 de l'hégire (888deJ.C.].

  • Voyez la i" partie, page 3o. Ce poëte

se nommait Omar; Ibn Rhaldoun s'est trompé ici en lui donnant le nom d'Ahd Allah.

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