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Voici des vers dans lesquels Chibl indique que les Kaonb descendent de Terdjem ’ :

Les vieillards et les jeunes gens de la famille de Terdjem excitent, par leur violence, les plaintes de tous les hommes.

Dans la pièce suivante, Khaled (Ibn Hamza) blâme ses frères d’avoir embrassé le parti d’Abou Moliammed Ibn Tafraguîn 2, grand clieikh des Alniohades’, qui venait d’usurper le pouvoir à Tunis, au détriment de son pupille, le sultan Abou Ishac, fils du sultan Abou P. 377. Yabya, fait qui s’est passé presque de nos jours :

Khaled le Généreux va parler à bon escient et tenir un discours digne d’un orateur; il a toujours parlé raison. Sa harangue sera magistrale et pleine de sens; il ne s’y embrouillera pas; il ne rétractera jamais ce qu’il y aura dit : J’ai conçu une noble* pensée, (et je l’exprime ici) sans que le besoin m’y force et sans vouloir causer des troubles dont le blâme rejaillirait (sur moi). (Cette pensée) j’y tiens de tout mon coeur; c’est une vraie trouvaille, un trésor fourni par la réflexion, et tout ce qui est trésor se retrouve (plus tôt ou plus lard)^. Je parle en déclarant ouvertement ce que j’ai besoin (de dire au sujet de la conduite) tenue par des hommes de notre tribu, proches parents de notre famille ; par les enfants de Kaab", ceux qui nous tiennent de près par les liens du sang; par nos cousins, tant les jeunes gens que les vieillards. Après la conquête du pays, nous avons accordé à plusieurs d’entre eux la sincérité de noire amitié et la plénitude de notre hospitalité; nous en avons souleuu d’autres contre leurs adver-

’ Voy. Histoire des Berhers , t. I, p. 1 38, où il faut -lire : De Terdjem sortent les Kaoub.

’ Il faut lire fj<£=]^\j ^ o^i! J,\ , avec les manuscrits. (Voy. aussi l’introduction, t.I, p. xxviii.) Le ministre hafside Ibn Tafraguîn, qui s’était rallié au sultan mérinide Abou ’l-Hacen, lors de la prise de Tunis , l’abandonna quelque temps après (voy. Hist. des Berh. t. III, p. a/j) , et, s’étant ménagé l’appui des Arabes Raoub, il se rallia de nouveau au prince hafside Abou Ishac II et le-replaça sur le trône de rifrîkiya [ibid. p. 42).

^ Le grand cheikh des Almobades était le second dignilaire de l’empire hafside et prenait rang immédiatement après le sultan.

’ Je lis LLjLj, avec le manuscrit D. La leçon L^ls, offerte par un autre manuscrit, pourrait, à la rigueur, donner un sens passable.

’ Le texte de ce poëme étant très-altéré, je ne réponds pas de l’exactitude de ma traduction.

’ C’est-à-dire les Kaoub.

’ En arabe vulgaire, la dernière lettre du mot (• J est redoublée.