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��PROLEGOMENES

��P. 369. d'El-Mehdiya, où le prince almohade, Abou Zekeriya Ibn Abi Hafs, souverain de rilnkyia, l'avait fait enfermer' :

(Le poêle) dit, quand l'apparition des ténèbres vient le soulager- : Que le sommeil soit défendu^ aux paupières de mes yeux! Qui viendra au secours d'un cœur qui est devenu le compagnon inséparable de la douleur et du chagrin ? Qui soulagera une âme qui est folle d'amour et dont la maladie me tourmente depuis longtemps. (Je suis épris) d'une femme du Hidjaz, d'une Bédouine, d'une Arabe, qui montre de l'inimitié* pour un amant passionné^, et qu'il nepeut espé- rer de rencontrer. Elle aime avec passion la vie du désert et ne peut s'habituer aux villes; (aucun lieu ne lui plaît), excepté le pays des sables que l'on tra- verse si difficilement, et où les tentes reçoivent des pluies dont les averses con- tinuent tout l'hiver. Voilà ce qui l'a séduite"; voilà ce qu'elle désire (revoir). Là, les terres humectées par la pluie fournissent aux puissantes chamelles qui s'y promènent librement un herbage convenable. (Ces prairies) charment les yeux quand elles ont reçu une suite d'averses provenant des nuages qui passent pen- P. 370. dant la nuit. Pourquoi ces nuages répandent-ils des larmes d'eau? Pourquoi ces sources abondantes où s'amasse* une eau toujours douce lancent-elles des éclairs"? (La campagne) est comme une fiancée habillée de vêtements éclatants, et les fleurs de la camomille ^^ lui servent de ceinture i'. (C'est) un désert, une plaine, un vaste espace, un lieu d'égarement, un pays où les autruches cou- rent au milieu des troupeaux qu'on y fait paître. (Les femmes de la tribu) ont

��' Ce poëme est du mètre taouîl, et doit 86 scander en tenant compte des voyelles qui maïquenl les inflexions grammaticales. Il y a cependant quelques mots qui ne prennent pas la voyelle finale et des pieds dont les formes sont plus ou moins irré- gulières. Les règles de la syntaxe n'y sont pas toujours observées.

' Littéral, «et dans la manifestation des ténèbres (est) l'éloignement de ea faiblesse (■u*.). »

' Dans cette pièce, le nom est quelque- fois mis à l'accusatif avec Ictenouîn, quand il devait être au nominatif. Ici, U'va. est mis pour f\y^.

Je lis ijjltxc, mol que je traduis par conjecture.

��' Pour L^, lisez <h-J^, avec tous les manuscrits , el prononcez oulhan.

" Le mot L^ se présente deux fois dans ce vers, à la place de L^j. C'est une licence lout à fait vulgaire, dont les poëraes en bon arabe n'oflrenl aucun exemple.

' Littéral. « excitent du désir dans les yeux»^;)A*]| ^JJ^ ^^.

' Lisez L^-«l*:>..

' Je ils oi^^'. Les manuscrits oF- frent plusieurs autres variantes.

'° Les poêles arabes parlent des fleurs de la camomille là où ceux de l'Europe mentionneraient le lis ou la pâquerette blanche.

" Je hs L^ljr^-

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