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412 PROLÉGOMÈNES

est mort. Ne pars pas à moins que tu ne veuilles partir; hier, nous vous avons embrassée ' trente fois ; seize fois par jour est bien peu.

Voici une des pièces dans lesquelles ils racontent comment ils partirent pour le Maghreb et enlevèrent ce pays aux Zenata- :

p. 367. Quel excellent ami j'ai perdu en Ibn Hachcm ! Mais combien d'hommes avant moi ont perdu leurs meilleurs amis! Entre lui et moi la fierté (fit naître une discussion), et il me confondit par des raisonnements dont la justesse ne m'échappa pas. Je demeurai (interdit) comme si j'avais bu d'un vin pur et gé- néreux, vin qui laisse sans force celui qu'il a renversé'. (J'étais) comme une femme à cheveux gris qui, le cœur paralysé*, se meurt dans un pays étranger, repoussée de sa tribu ^; réduite à la misère par un temps de malheur, elle se trouve au milieu d'Arabes grossiers qui ne font aucune attention à leur hôte. Voilà comment j'étais par suite de mon déshonneur**; je me plaignais de (la douleur qu'éprouvait) mon cœur, et je disais hautement ce qui l'avait rendu ma- lade '. Alors je donnai à mes gens l'ordre du départ , et ceux qui avaient chargé les chameaux renforcèrent les liens de nos bagages i**. Pendant sept jours nos trou- peaux restèrent privés (d'eau), et (nos) Bédouins ne dressèrent pas leurs lentes

��' Je lis jj^^-s^Ljjavecletraducteurturc, et tilui*^, avec tous les manuscrits. Ce dernier mot signifie « nous vous avons im- posé un fardeau, » mais il est employé ici dans un sens obscène.

' Voy. VHist. des Berb. t. I, p. 37. La pièce qui suit est du mètre ^aouii; presque tous les mois prennent les voyellgs finales, comme dans la poésie régulière. Je dois faire observer que dans l'édition de Boulac, dan» la traduction turque et dan.i les ma- nuscrits C et D , ce morceau est placé im- médiatement après celui qui commence par les mots cjoLc \o^.

' Pour Ul ^^ , lisez L» Lgs.

' La bonne leçon paraît être ijyyâj>.

' Je lis U...i>/«-

  • Lisez U'Ul pour L*LjI, et c:>.i.cO'

pour c:>.».jtxJ'.

' Pour eUjJ , lisez iAiôS?

��' L'auteur se sert ici d'une expression (|ui ne s'emploie ordinairement qu'en parlant des chevaux dont les sabots sont usés à force de marcher. Traduite à la lettre, elle signifie ici : « propter attri- lionem (ungularum) quae me dedeco- ravit. 11

' Je lis avec la traduction turque et l'édition de Boulac : LjjU i>aXj (^^=1.;;

'" Je lis Ly,, avec l'édition de Boulac et la fraducliou turque. Pour L^À^ , lisez L<_L..^. Le mot .ifi>i signifie « palefrenier, celuiqui sangle un cheval ou un chameau. » LiLsk désigne les tapis ouatés qui se placent entre la selle et le dos de l'animal. — En essayant de rétablir cl de traduire ces textes , appartenant à un langage tout à fait barbare, j'ai dû très-souvent me guider d'après de simples conjectures.

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