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��PROLÉGOMÈNES

��les faisait monter en tournant de ses mains une roue hydraulique. Le répil donné (à mes veux) répare promptement leur épuisement, et l'humidité qui s'y amasse

1'. 364. forme des nuages épais qui augmentent (le torrent de larmes). (D'autres tor- rents) descendent, en coulant de source, à travers la plaine qui touche au flanc d'Es-Sefa \ et, au milieu de cette abondance d'eau , (se voit) la lueur des éclairs. Ce chant sera (pour toi) une consolation, quand tu seras épris d'amour. Bagh- dad - , jusqu'aux pauvres, gémit sur mon sort. Le crieur annonça le dé- part, on lia (les bagages), et le (chameau) disponible se tenait auprès de celui qui l'avait emprunté'. Empêche-les de partir maintenant, ô Dîab Ibn Ghanem! c'est entre les mains du Madi Ibn Mocreb (qu'on a remis la direction de) la marche. Hacen Ibn Serhan leur dit : Allez vers le couchant, poussez devant vous les troupeaux; c'est moi qui les protège. Et il piqua en avant, parmi les (ani- maux), criant aux moutons et aux taureaux, (mais) sans les écarter des champs verdoyants*. Zian le généreux, fils d'Abès ^, m'a laissé; l'éclat et les riches appro-

P. 365. visionnements de Himyer*' ne lui suffisaient pas. Il m'a laissé, lui qui se disait mon ami et mon compagnon; et je n'ai plus maintenant de bouclier que je puisse opposer (à mes ennemis). Belal Ibn Hachem revint en leur disant : Nous pouvons vivre dans le voisinage de la misère; mais, dans un pays de soif, nous ne le pouvons pas; la porte de Baghdad et son territoire nous sont défendus; je n'y entrerai pas, je n'y retournerai pas, et ma monture .s'en éloignera. Mon àmc re- nonce au pays d'Ibn Hachem, à cause (de l'ardeur) du soleil; (si j'y restais) la chalear du midi ferait descendre (sur moi) la mort. Pendant la nuit, les feux allumés par les jeunes fdles (de la tribu) jetaient des étincelles, et celui qui était le captif de leurs (charmes) excitait son chameau sur la route de Loud à Khordjan .

Le poëme qui suit fut composé par (un autre de) ces Arabes sur

��' Es-Sel'e est 1r nom d'un endroit de la montagne appelée Abou Cobaîs et située près de la Mecque.

' On sait que les Arabes avaient beau- coup de noms pour désigner la ville de la Mecque. Ces vers montrent, il me semble, que Baghdad était un de ces noms.

^ Peut-être devons-nous lire l^vJvc à la place de Lgj^lc , e( traduire ainsi : • Et les prêteurs dans la tribu importunaient les emprunteurs. »

��* Ces derniers vers ont été traduits par conjecture.

° Ce personnage se nommait aussi Tho- leïdjen et appartenait à la Irlbnde Hirayer. (Voy. YHisl. des Berhcrs, vol. I, p. 38 de ma traduction.)

° Dans l'usage vulgaire, le mot v-^y?" [Himycr] se prononce Ilenitr.

' Kliordjan est le nom d'un défdé près de Médine. La position de Loud est in- connue au traducteur.

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