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��PROLEGOMENES

��sont dans une langue abâtardie et que les désinences grammaticales ne s'y emploient pas. Mais ce sentiment n'est provenu chez eux que de l'impuissance où ils se trouvaient d'apprécier le mérite de cette langue ; s'ils avaient possédé la même faculté de la comprendre qui existe chez les (Arabes bédouins), ils auraient trouvé dans leur propre goût et dans la disposition naturelle de leur esprit, — si toutefois ils avaient eu le goût sain et le jugement droit, — ils y auraient trouvé un fort témoignage en faveur de la capacité que cette langue possède pour exprimer des idées. Quant aux inflexions désinentielles , elles n'ont rien à faire avec l'expression exacte des idées, avec cet art de réalisa- tion qui' consiste dans la correspondance de la parole avec la pensée '^ et avec les nuances qu'il faut exprimer'. Peu importe que le refâ'^ indique l'agent (ou le sujet) et que le nasb'^ désigne le patient (ou l'objet), ou vice versa; les circonstances accessoires oflTertcs par le discours suffisent pour lever toute incertitude à cet égard; le langage parlé maintenant nous en offre la preuve. D'ailleurs, les indications de ce genre sont purement conventionnelles et dépendent des usages adoptés par chaque peuple dans l'emploi de sa langue. Or, lorsqu'on a pu distinguer ce qui est de convention dans l'exercice d'une faculté, qu'on a vu clairement que les indications (offertes par cette faculté) sont exactes, et qu'on a reconnu que ces indications répondent aux intentions de celui qui parle et aux exigences du cas, alors (on peut le dire) la réalisation (de l'idée par la parole) s'est effectuée bien que les règles établies par les grammairiens ne soient pas observées. Quant

n'essaye pas de rendre les mots 3^yl fj-» A-^9. Je crois, cependant, qu'ils signifient ;

��ont cependant une certaine importance, puisqu'elles montrent qu'au v' siècle de l'hégire les formes de l'arabe vulgaire étaient déjà usitées chez les Arabes no- mades : nous y trouvons elli mis pour elleJi, elleli, elledîn, etc. ândou pour an- dahoa, liya pour li, mecherla pour mecli- reta, etc.

' Pour Lfcjlj, lisez Uj|.

  • Pour .Ij-âilî, lisez .iyaJiJJ.

A r.exemple du traducteur turc, je

��« correspondance qui provient des qualités qui existent dans cette langue. « 

' Le refâ est la voyelle finale qui marque le cas nominatif dans les noms et l'aoriste du mode indicatif dans les verbes.

' he nasb désigne le cas accusatif des noms et le mode subjonctif de l'aoriste des verbes.

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