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D'IBN KHALDOUN. 39 1

Omeïades et dans la première période de la dynastie des Ahbacides : vous reconnaîtrez que leurs oraisons, leurs épîtres et les récits de leurs entretiens avec les souverains tiennent un rang bien plus élevé, en ce qui regarde l'expression, que les poèmes de Nabegha', d'An- tara^, d'Ibn Koltboum ', de Zolieïr*, d'Alcama Ibn Abda^ et de Ta- rafa Ibn el-Abd®; ils dépassent aussi en mérite les discours en prose et les entretiens qu'on attribue aux Arabes du temps qui précédait l'islamisme. Pour constater l'exactitude de ce fait, il ne faut au cri- tique qui s'occupe de rhétorique qu'un goût correct et un esprit sain.

Voici la cause de cette supériorité : les Arabes qui assistèrent à la P. 35o. promulgation de l'islamisme eurent l'occasion d'entendre ce qu'il y avait de plus élevé en fait de langage, savoir, le Coran et les tra- ditions, deux (recueils) tels que le talent de l'bomme ne saurait rien produire de pareil. Pendant que leurs coeurs se pénétraient de ces paroles sacrées et que leurs esprits se développaient spus l'influence des tournures (qui distinguent ce langage divin), leur naturel ac- quit une grande élévation et la faculté de bien s'énoncer dépassa en puissance celle qu'avaient possédée leurs devanciers des temps anté- islamiques, gens qui n'avaient jamais entendu un langage aussi beau et qui ne s'y étaient pas babitués depuis leur jeunesse. Aussi le langage des Arabes musulmans, tant en vers qu'en prose, est d'un style plus beau et d'un éclat plus pur que celui de leiu-s prédé- cesseurs, les pensées y sont plus solides, et la phraséologie plus cor-

' Abou Amama Ziad Ibn Moaouîa ed- des sept Moaîlacas, mourut vers l'an 6

Dobyani, surnommé En-Nabegha, mourut de l'hégire (627 de J. C). vers le commencement du vu* siècle de ' Alcama était contemporain de Nabe-

notre ère. glia ed-Dobyani.

' Anlara Ibn Clieddàd, l'un des auteurs * M. Caussin de Perceval place la mort

des sept Moaîlacas, fui tué vers l'an 61 5 de Tarafa à l'an 563 ou 564, environ qua-

de J. C. rante-deux ans avant l'hégire. Tarafa est

  • Axnr Ibn Kolthoum, auteur d'une des l'auteur d'une des Moallacat.

Moaîlacas, mourut vers l'époque de l'hé- ' L'auteur aurait dû écrire ^^JtUii à la

gire. place de ^^ jJl, et LaU*^ à la place de

' Zoheir Ibn Abi Selma , auteur d'une '^*-^-

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