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texte sacré; j'avais étudié les deux ouvrages d'Ibn el-Hadjeb' sur le droit et sur les fondements de la jurisprudence, le traité de lo- gique composé par El-Khoundji^ et intitulé El-Djomel (les proposi- tions), et, de plus, j'avais appris aux cours d'enseignement beaucoup de règles (scientifiques). Ma mémoire en fut remplip, et cela a porté atteinte à la faculté que je travaillais^ à acquérir en apprenant par cœur le Coran, les traditions et les discours des Arabes, et a empê- ché mon esprit d'atteindre le but auquel il visait. » Quand Ibn el-Khatîb entendit ces paroles, il me considéra avec admiration pendant quelque temps, puis il me dit: « Que Dieu vous garde! il n'y a qu'un homme comme vous qui soit capable de faire une pareille remarque. »

Ce que nous venons d'énoncer dans le paragraphe précédent fournit aussi la solution d'un autre problème, en faisant connaître pourquoi le langage employé par les Arabes musulmans, tant en prose qu'en vers, occupe, en ce qui regarde l'expression de la pensée et le bon goût, un rang plus élevé que le langage des Arabes antéis- lamites. Examinez les poésies de Hassan Ibn Thabet*, d'Omar Ibn Abi Rebîa^ d'El-Hotaiya«, de Djerîr\ d'El-Ferezdec », de Noseïb*, de Ghaïlan Dou 'r-Romma^", d'El-Ahouas'^ et de Beschar'^; voyez aussi les discours provenant des Arabes qui vécurent sous la dynastie des

' Voyez p. 34 de cette troisième partie. Djerîr, i lo de l'hégire (728-729 de .1. C).

' Voyez p. 1 55 de cette partie. ' Noseïb Ibn Rîah , poète mieux connu

' Je lis c:)^o-*J^l , avec l'édition de sous le nom d'Abou Milidjen, monrul l'an

Boulac el la traduction turque. 108 (726-727 de J. C.)

  • Célèbre poète et un des compagnons '" Voyez ci-devant, p. 876, n. 3.

de Mohammed. Il mourut l'an 54 (674 de " Le poète satirique Abd A.ilah Ibn

J. C.). Mohammed, surnommé El-Akouas, fut

  • Voyez ci-devant, p. 376, n. 1. relégué dans l'île de Dehlac, dans la mer
  • Abou Moleîka Djerouel, surnommé Rouge, par l'ordre du khalife omeïade

El-Hotaiya a vécu dans le paganisme et Omar Ibn Abd el-Azîz; il en fut rappelé l'islamisme. C'était un poète d'un grand par le khalife Yezîd Ibn Abd el-Molek, el mérite. II vivait encore sous le khalife mourut l'an 179 (795-796 de J. C). Moawia. " Beschar Ibn Bord était d'origine per-

' Voyez ci-devant, p. 376, n. 4- «ane. On le regardait comme un des pre-

' Abou Feras Hemmam, surnommé miers poêles de l'époque. Sa mort eut lieu Ijl-Ferezdec , mourut la même année que vers l'an 168 (784 de J. C).

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