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de science ', ils en ont farci leurs ouvrages. Des spéculations de ce genre ne sont guère à la portée de tous les hommes et demeurent inutiles pour ceux qui ont à faire le partage des successions, parce que les cas dont elles donnent la solution sont tout à fait exception- nels et se présentent très-rarement. Elles contribuent cependant à former l'esprit à l'application et à développer la faculté de traiter convenablement les affaires de partage.

La plupart des personnes qui cultivent cette partie de la science la considèrent comme une des premières et citent, à l'appui de leur opinion, une tradition provenant d'Abou Horeïra. Selon lui, le Pro- phète déclara que les faraïd composent le tiers de la science et en sont la partie qu'on oublie le plus vite, ou, selon une autre leçon, composent la moitié de la science. Cette tradition, publiée pour la première fois par Abou Naîm ^ leur a semblé une preuve qui justifiait leur prétention, parce qu'ils ont cru que le terme faraïd désignait les parts d'un héritage. Cette supposition est évidemment loin (d'être probable); les faraïd dont il s'agit dans la tradition sont les prescriptions légales que les hommes sont tenus à observer et qui se rapportent non-seule- ment aux héritages , mais aux pratiques de la dévotion et aux usages qu'on doit adopter dans la vie. Le mot, étant pris dans cette accep- tion, désigne fort bien des notions qui composent la moitié ou le tiers (de la science), tandis que les prescriptions touchant les succes- sions ne forment qu'une faible partie de nos connaissances, si on les compare avec tdutes les autres sciences qui dérivent de la loi. Pour fortifier ce raisonnement, nous ajouterons que l'emploi du motfaraïd avec une signification restreinte, et son appHcation spéciale au par-

' L'auteur aurait mieux fait d'écrire jt J. C). H composa des annotations sur les

yyJ à la place de yyj ^. L'éditeur de Saliîhs d'El-Bokhari et de Moslem ; et , de

l'édition de Boulac s'est aperçu de l'er- plus, deux ouvrnges sur les Compagnons

reur, mais, par un défaut d'attention, il de Mohammed, une biographie d'Ispaha-

a porté la correction sur la particule J, nides, etc. H mourut en moharrêm ào?t

qui précède le mot ^I^éL»!. (juillet-août 1012 de J.C). On le considère

Le hafedk Abou Naîm Ahmed el-Ispa- comme le plus grand tradilionnisle de celte

hani es-Soufi naquit en .S36 (947-948 de époque.

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