Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

(ou traité) d’Ibn ïhabet ’ et le Mokhtecer (ou abrégé) composé par le cadi Abou ’1-Cacem el-Haoufi", puis le traité d’El-Djâdi. En Ifrîkiya, les musulmans des derniers temps se servent de divers ouvrages dont l’un a eu pour auteur Ibn el-Monemmer de Tripoli ’. Les Chafêites, les Hanefites et les Hanhelites ont composé un grand nombre de livres sur cette matière et laissé des travaux qui, par leur masse et par la difficulté des questions dont ils donnent la solution, offrent un témoignage frappant des vastes connaissances que ces auteurs possédaient tant en jurisprudence que dans l’art du calcul. On distingue surtout parmi ces écrivains Abou ’1-Maali, que Dieu lui fasse miséricorde *!

Le partage des successions est un noble art, parce qu’il exige une réunion de connaissances dont les unes dérivent de la raison et les autres de la tradition, et parce qu’il conduit, par des voies sûres et certaines, à reconnaître ce qui est dû aux héritiers quand on ignore la valeur des portions qui doivent leur revenir, et que les personnes chargées du partage de la succession ne savent comment s’y prendre. Les alema des grandes villes l’ont cultivé avec un soin extrême.

Quelques-uns des docteurs qui ont abordé ce sujet se sont laissé porter à un excès dans le développement de leurs calculs ; s’étant proposé des problèmes dont la solution ne peut s’obtenir que par l’emploi de l’algèbre, de l’extraction des racines et d’autres branches P. i6.

1 Abou Nasr Ahmed Ibn Abd Allah Ibn Thabet , docteur charêite , natif de Bokhara et auteur d’un traité des partages intitulé El-Mohaddeb (le refondu), mourut l’an 44? (io55-io56dcJ. C).

2 Abou’l CacemAhmed Ibn Mohammed Ibn Khalef el-Haoufi, natif de Séville et auteur d’un traité sur \csferaid (portions légales), mourut l’an 588 (i igî de J. C).

3 Notre auteur nous apprend, dans son Hist. des Berbers, t. III , p. a66 , 267, qu’en l'an 4a9(io37-io38deJ. C.) Abou’1-Hacen Ibn el-Monemmer, légiste qui s’était distingué par ."a connaissance des règles à suivre dans le partage des successions , et qui était président du conseil municipal qui gouvernait alors la ville de Tripoli, remit cette ville entre les mains d’un membre de la famille Khazroun, qui y fit aussitôt reconnaître la souveraineté des Fatemides de l’Egypte.

4 Il s’agit de l’imam £/-//aremei’rt.(Vov. la 1 "partie, p. Sg 1 , note 4, et ci-après , p. 1 4o, a* chapitre, sur le partage des successions. )