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D'IBN KHALDOUN.

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��langage) ; mais les dialectes parlés par les (Arabes) domiciliés ' ont un caractère étranger tellement prononcé et s'écartent tellement de cette langue, que ceux qui les parlent se trouvent peu capables d'apprendre la langue de Moder et d'en acquérir la faculté; tant est profonde la différence ^ qui existe entre le langage (des anciens Arabes) et les dialectes modernes. Voyez ce qui a lieu à cet égard chez les habitants des diverses contrées : ceux de l'Ifrîkiya et du Maghreb, parlant un dialecte dont le caractère étranger est très-prononcé et qui s'éloigne beaucoup du langage primitif, sont tout à fait ineptes à acquérir par l'étude la faculté d'employer ce langage. Ibn er-Rekîk raconte qu'un commis-rédacteur de Cairouân écrivit en ces termes à un de ses amis : «Mon frère! puissé-je n'être pas privé de ton absence! Abou Saîd m'a instruit d'un discours, savoir, que tu avais mentionné ([ue tu seras avec l'huile (qui) vient. Nous avons été empêchés aujourd'hui et n'a pas été disposée pour nous la sortie. Quant aux gens de la demeure, les chiens sont de la chose de la paille, et ils en ont menti: cela est faux; il n'y a point une seide lettre en cela (de vrai). Ma lettre s'adresse à toi, et je désire beaucoup vous voir'. » Vous voyez par là jusqu'où allait, pour eux, la faculté de se servir du langage de Moder; et nous venons d'en indiquer la cause. 11 en était de même de leurs poésies : elles s'écartaient beaucoup de (la perfection qui appartient à) cette faculté et restaient fort au-dessous de la classe (des anciens P. 3io. poèmes arabes); et il en est encore ainsi de nos jours. Les poètes les plus distingués de l'Ifrîkiya étaient venus d'autres pays pour

��' Pour ^La-».ïl c»UJ, lisez Ju»t c»ljJ

• Pour ibUCll, lisez ïlsLUt, leçon de l'édition de Boulac, du manuscrit C et du texte suivi par le traducteur lurc.

' Cette lettre est pleine de contre-sens et de fautes de grammaire. Celui qui l'écri- vit, et notons qu'il était rédacteur de la correspondance dans un bureau, voulait apparemment dire : t Mon frère ! puissé-je

��n'être jamais privé de ta présence ! Abou Saîd m'a informé que, d'après ce que tu avais dit , tu serais ici à l'époque où l'on fait l'huile. Nous n'avons pas pu sortir au- jourd'hui. Quant aux gens du logement, ce sont des chiens aussi méprisables que de la paille. 11 n'y a pas un mot de vrai dans ce qu'ils ont dit , etc. • Cest encore là, en Algérie, le style des gens qui n'ont pas fait de bonnes études.

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