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D'IBN KHALDOUN. 327

et l'onl placée parmi les sciences qui se rattachent à la litlératurt sacrée. Ils l'ont arrangée par sections, divisée en chapitres, et ont classé ensemble les diverses matières dont elle se compose. S'il faut les en croire, ils avaient puisé dans le langage des Arabes (du désert) tous les matériaux de cette science. I^eur attachement à cette étude doit être attribué à leur engouement pour les ornements du dis- cours et à la circonstance que la science des ornements s'apprend assez facilement, tandis que celles de la réalisalion et de W'xposition leur paraissent (rès-diificiles, à cause de la linesse des aperçus et de la profondeur des disquisilions qui s'y rencontrent; aussi craignirent- ils d'en aborder l'élude.

Parmi les personnes qui, en llVikiya, ont composé des traités sur la science des ornements, je dois mentionner Ibn Rechîk'. dont ['Omda (appui) jouit d'une grande réputation. Plusieurs auteurs du même pays et de l'Espagne l'ont pris pour modèle.

L'utilité de cette science consiste, d'abord, à nous mettre eu me- sure d'apprécier la perfection inimitable du style du Coran, style adn)irable, qui indique, soit explicitement, soit indirectement, toutes les circonstances qui se rattachent au sujet, et c'est là le plu.'< haut degré de l'excellence; en second lieu, elle traite du choix des termes, de leur bon arrangement^ et de la manière dont il faut le.*- agencer.

L'élégance inimitable du style du Coran est tellement grande, qti'aucune intelligence ne saurait l'apprécier complètement. Celui qui a dérivé de l'étude de la langue le goût (du beau style), et qui s'est acquis la faculté de bien parler, apprécie cette élégance en raison i'. 294. du degré auquel son goût a atteint. Les Arabes qui avaient entendu le Coran de la bouche même de celui qui eut pour mission de le leur communiquer possédèrent cette faculté au plus haut^ degré; il.^

' Voyez la a' partie, p. igi. en donnant un extrait de ce cliapiire.

PourL^jUs. , lisez U_i-j^, avec l'é- (Voyez V Anthologie grammaticale arabe,

dition (le Boulac, la traduction turque et p. 3o-.) le manuscrit dont M. de Sacy s'est servi ' Pour nMcI , lisez u^' .

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