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326 PROLÉGOMÈNES

cahiers de dictées sur cette matière, mais lems traités furent très- impariaits. Le nombre des problèmes dont ['exposition fournit la so- lution s étant graduellement complété, Sekkaki ' se mit à en extraire la crème, à coordonner les questions et à les ranger par chapitres dans l'ordre que nous avons déjà indiqué. Le livre qu'il composa sur ce sujet s'appelle le Misbali (le flambeau) et traite de la svntaxe, des inflexions (conjugaisons et déclinaisons), et même de \ exposition , puisque l'auteur fait entrer dans son traité cette dernière branche de la science. Les auteurs venus plus tard ont emprunté à son livre ce qu'il a dit au sujet de Y exposition, pour en faire des abrégés, et ces traités forment encore la base de l'enseignement jusqu'à ce jour. C'est ainsi que firent Semmaki^ dans son Beïyan (exposition), Ibn Malek dans son Misbah, et Djelal ed-Dîn el-Cazonïni^ dans son Idah (éclaircissement). Les Orientaux s'occupent à commenter et à en- seigner ce dernier ouvrage de préférence aux autres, et nous pouvons dire qu'en somme ils sont bien plus versés dans cette branche d'études I'. 2()3. que les Occidentaux.

La cause de cela est, si je ne me trompe pas, que, parmi, les sciences propres à l'espèce humaine, V exposition est une de celles qu'on a portées à la deiniére perfection. Or les arts perfectionnés no se trouvent que dans les pays où la civilisation est très-avancée, et l'Orient jouit d'un plus haut degré de civilisation que l'Occident, ainsi que j'ai eu l'occasion de le faire remarquer. Je pourrais encore expliquer le même fait par le grand empressement mis par les Persans, peuple le plus nombreux de l'Orient, à étudier le Com- mentaire de Zamakhcheri, ouvrage dont toutes les parties s'appuient sur celte science comme sur une fondation solide. Les Occidentaux, au contraire, .se sont attachés spécialement à la partie des ornements,

' Abou Yacoiib Youçoufes-Sekkaki, sa- ' Ni Haddji Klialifa ni Soyiouli n'ont

vanl gramoiairicn et philoiogun, mourut parlé de ce grammairien,

dans le Khouarezni, l'an 626 (laaS-iaaq Djelal el-Dîn Mohammed Ibn Abd er-

de J. C ). — Soyiouli lui a donné un ar- Raiiman cl-Ca7.ouïni, l'auteur de ïldali,

liclo dans son Histoire des Grammairiens. mourut en 789 (1 338-1 SSg de J. C).

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