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320 PROLÉGOMÈNES

Les abrégés qui traitent de cette partie de la science et surtout des mots généralement employés sont très-nombreux, ayant été com- posés pour faciliter aux étudiants le travail d'apprendre par cœur le sens de ces termes. Tels sont les alfadh (paroles) d'Ibn es-Sikkît\ le Fasîh de Thaleb^, etc. Quelques-uns de ces ouvrages renferment moins d'articles que les autres, ce qu'il faut attribuer aux. sentiments particuliers de chaque auteur concernant les matières qui lui parais- saient les plus importantes à savoir par cœur. Dieu est le créateur, le savant.

[La tradition^ qu'on invoque lorsqu'on veut prouver la légitimité d'un terme de la langue est celle-ci : que chez les Arabes chaque mol répondait exclusivement à une certaine idée. Elle ne nous dit pas qu'ils fussent les inventeurs de ces mots; un tel procédé leur aurait été trop difijcile, et il est loin d'être probable, car on ne connaît aucun exemple de son emploi. Une déduction fondée sur des ana- logies ne suffira pas pour nous démontrer que tel terme désigne telle idée, tant que nous ne connaîtrons pas un (second) exemple d'in- duction analogue à celui qui est si bien connu \ je veux dire le rai- sonnement d'après lequel on regarde (le terme kliamr qui signifie) le jus du raisin comme une expression générale servant à désigner tout ce qui peut enivrer. Quand on emploie un procédé de celte nature dans une déduction analogique, il y a moyen d'en constater la valeur,

��' Abou Youçof Ishac Ibn ea-Sikkît est un grammairien célèbre auquel le klialifc Motewekkel avait confié l'éducation de ses fils, et qu'il fit périr d'une manière cruelle en l'année 244 (858 869 de J. C.) , parce qu'il ne déguisait point son ntlache- mcnt à la cause des descendants d'Ali. (Anthol. gram. de M. de Sacy, p. iSy.)

' Abou '1-Abbas Ahmed Ibn Yaliya , sur- nommé Thaleb , florissait dans le troisième siècle de l'hégire, et fut un des grands chefs de l'école grammaticale et philolo- gique de Koufa. Son Fasih, dit Ibn Khal-

��likan, est d'un petit volume, mais très- instructif Il mourut à Baghdad, l'un 391 (904 de J. C). — 11 faut corriger le texte arabe des Prolégomènes et remplacer le mot (^UxU par o.AjuJ , leçon de l'édition de Boulac et des manuscrits C et D.

' Ce paragraphe ne se trouve ni dans l'édition de Boulac, ni dans les manus- critsCetD. La rédaction en est peu claire, et le texte est évidemment incorrect dans quelques endroits.

  • 11 s'agit d'une certaine déduction

fondée s.ur un texte du Coran.

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