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��PROLEGOMENES

��Mostancer le Hafside, sultan de Tunis, (it un abrégé de ce diction- naire, mais il y changea l'ordre des mots. Ayant adopté le plan suivi dans le Sahâh, il classa les racines de manière que leurs lettres finales servhsenl d'indicateurs. On dirait que cet ouvrage et le précédent (le Sahâh) sont jumeaux sortis du même sein et engendrés par le même père. [Korâa', un des grands maîtres dans la science delà langue, com- posa (sur cette matière) un livre intitulé El-Mondjed (le secours); on doit à Ibn Doreïd^ un ouvrage (du même genre) intitulé El-Djemhera !*• 287- (la collection), et à Ibn el-Anbari ' un autre nommé Ez-Zaher (Técla- tant, le fleuri).]

Voilà, autant que je le sache, les ouvrages qui servent de base à tous les autres éciùts qui traitent de la langue. Il y a, de plus, quel- ques abrégés d'un genre particulier, consacrés à de certaines classes de mots et renfermant , soit une partie, soit la totalité des sections que le sujet comporte. Le plan qu'on y a suivi, dans le but d'embrasser toutes ces notions, est difficile à saisir, tandis que celui des ouvrages principaux, étant fondé sur les combinaisons des lettres, se comprend très-facilement.

Parmi les ouvrages qui traitent de la langue arabe, je dois signaler particulièrement celui que Zamakhcheri composa sur les tropes [et auquel il donna le titre à'Asas el-Belagha (principes fondamentaux de l'art de bien parler)]. On y trouve toutes les expressions que les Arabes ont employées mélaphoriquement en les détournant de leur signification primitive. C'est un ouvrage hautement instructif.

Il nous reste une question à traiter. Les (anciens) Arabes avaient

��' Je crois que le philologue désigne ici par le litre de Koràa est le même gram- mairien et natif d'Egypte qui s'appelait Ali Ibn al-Hacen el-Hennaï et à qui on avait donné le sobriquel de Korâa el-Ne- mel, c'esl-à dire j'amic defoarmi. il mourut, probablement , dans la première moitié du iv' siècle de l'hégire, et laissa plusieurs ouvrages sur la grammaire et la lexicogra-

��phie. (Voyez l'ouvrage de M. Fliigel inti- tulé Die grammafischen Schulen derAraber,

P-'99)

' Abou Bekr Mohammed Ibn Doreïd,

célèbre philologue , poète et généalogiste , mourutàBaghdad, l'an Sa 1 (gISSde J. C). ' Le grammairien Abou Bekr Moham- med Ibn el-Anbari mourut à Baghdad en 028 (960 de J. C).

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