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D'IBN KHALDOUN. 285

sciences qui ont une imporlance intrinsèque que les sciences auxi- liaires et intermédiaires. Or, si l'étudiant passe sa vie à prendre con- naissance de celles-ci, comment parviondra-l-il à son but (celui d'ap- prendre les sciences supérieures) ?

C'est donc le devoir d'un professeur qui enseigne une de ce» sciences auxiliaires de ne pas la traiter à fond; il ue doit pas en citer un trop grand nombre de problèmes; il doit même prévenir ses élèves, les avertir di\ but réel de cette science, et ne pas leur per- mettre de le dépasser. Si ensuite quelque étudiant a le désir de l'ap- profondir, et se croit assez fort, assez habile pour accomplir cette tâche, laissez-le suivre sa fantaisie; celui qui a été créé pour une tâche l'accomplit facilement.

Sur i'inslruclion primaire et sur lus différences qui rxistenl entre les !iyslème> I' -^tio.

d'enseig-iiemenl suivis dans les di-ers pays mosulmans.

Une des marques dislinctives de la civilisation musulmane' est l'habitude d'enseigner le Coran aux enfants. Les vrais croyants l'ont adoptée et s'y sont conformés dans toutes leurs grandes villes, parce que certains versets de ce livre et le texte de certaines traditions, étant appris de bonne heure, établissent solidement dans le cœur de l'enfant la croyance aux dogmes de la foi. Donc le Coran forme la base de l'enseignement et sert de fondation à toutes les connais- sances qui s'acquièrent plus tard. Cela doit être ainsi; car ce qu'on enseigne aux enfants s'enracine solidement dans leur esprit et sert de base à toutes les doctrines qu'on lom- enseignera dans la suite. Kn effet, les premières choses qu'on apprend par cœur servent de fondations, pour ainsi dire, aux connaissances acquises subséquem- ment, et c'est d'après les fondations et leur disposition que se règle la construction de l'édilice. Les différences qui existent entre les modes dont on enseigne le Coran aux enfants proviennent des vues

' Littéral. ■ de ia religion. >

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