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284 PROLÉGOMÈNES

Il en est autrement à l'égard de la grammaire et de la philologie arabes et de la logique, sciences qui s'emploient pour l'acquisition d'autres. Il faut les envisager uniquement comme des instruments dont on doit se servir quand on veut arriver à comprendre les autres sciences. En les traitant, il ne faut pas s'étendre trop longuement, ni les suivre dans toutes leurs ramifications, car cela les détourne- rait de leur destination , celle de servir d'instruments. Si elles outre- passent ces conditions, elles ne remplissent plus leur objet, et de- viennent inutiles' à l'étudiant. Une science de cette espèce, traitée avec étendue et exposée dans toutes ses ramifications, serait d'une P. 359. acquisition très-difficile. Il est même arrivé que la trop grande éten- due de ces sciences auxiliaires a empècbé les étudiants d'arriver à la connaissance de celles qu'on cultive pour elles-mêmes, et qui sont, d'ailleurs, les plus importantes. Pour apprendre la totalité d'une science exposée de cette manière, la vie de l'homme ne suffirait pas. S'occuper des .sciences auxiliaires (quand on les a traitées avec pro- lixité), c'est perdre son temps et se livrer à un travail inutile-.

Voilà cependant ce que les savants des derniers siècles ont fait pour l'arl de la grammaire et pour celui de la logfque [et bien plus encore pour les principes fondamentaux de la jurisprudence]^. Ils sf .sont étendus outre mesure sur les opinions que la tradition attribue aux anciens docteurs; ils ont multiplié les preuves, les digressions et les problèmes. Aussi les sciences qui devaient servir uniquement d'instruments sont devenues, entre leurs mains, comme les sciences que l'on cultive pour elles-mêmes. Souvent aussi les ouvrages qui traitent des sciences auxiliaires renferment .des spéculations et des problèmes tout à fait inutiles pour celui qui veut étudier les sciences de la première classe.

Tout cela rend ces traités inutiles et même absolument nuisibles à facquisition de la science. On se .soucie bien plus d'apprendre les

Avant lj*J insérez Ljj. thèses, parce qu'il me semble êlre une in-

Je lis \.3^*J. lerpolalion mal enfeiuliie. Le traducleiir

.1 ai mis ce passage entre des paren- turc ne l'a pas rendu.

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