Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée

la logique ne fait que décrire l'action de cette faculté réfléchissante, et, pour cette raison, il suit ordinairement la même marche quelle. Fiez-vous à mes paroles, et, quand des questions diilicilcs mettent votre intelligence en défaut, priez Dieu de répandre sur vous sa miséricorde : il fera briller ses lumières devant vous et vous mènera par son inspiration vers la vérité. Dieu nous dirige par sa miséricorde . fouie science vient de lui.

En traitant des sciences qui servent uniquement à l'acquiitition d'autres, il ne faut pa^ pousser Irop ioin ses spéculations, ni suivre les questions de ces sciences auxiliaires' jusque dans leurs dernières ramification».

Les sciences reconnues pour telles dans le monde civilisé se par- tagent en deux classes. Dans la première on range les sciences qu'on étudie pour elles-mêmes; savoir, celles qui se rattachent à la loi di- vine, l'exégèse coranique, la science des traditions, la jurisprudence et la scoiastique, et celles qui, comme la physique et la métaphy- sique, font partie de la philosophie. La seconde classe renferme les sciences qui servent d'instruments et d'intermédiaires à l'acquisition des premières. Telles sont la grammaire et la philologie arabes, ainsi que le calcul, qui aident à l'acquisition des sciences qui se rattachent à la loi; telle est aussi la logique, qui sert d'introduction à la philo- sophie, et qui, dans le système adopté par les savants des derniers siècles, s'emploie comme un moyen d'aborder la scoiastique et les principes fondamentaux de la jurisprudence.

Quant aux sciences qu'on cultive pour elles-mêmes, rien n'em- pêche de les développer longuement, d'en poursuivre les problèmes dans toutes leurs ramifications, et de rendre bien intelligibles les preuves qui s'y emploient et les spéculations auxquelles elles donnent lieu. Cela sert à raffermir davantage les connaissances que l'étudiant a déjà acquises, et à jeter plus de lumière sur les idées qui forment l'objet de la science.

' Littéral. • instrumentales »

36.

�� �