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DIBN KHALDOUN. 275

posent à l'étudiant lorsqu'il cherche à con)prendre les passages obs- curs dont ils sont remplis. Cette obscurité provient de l'entassement des idées et de la difiicullé ' d'y découvrir la solution des questions dont on s'occupe. Nous savons tous quelle peine il faut se donner quand il s'agit de tirer des renseignements de ces abrégés, tant ils sont remplis d'expressions obscures et embarrassantes, et combien on perd de temps en cherchant à les comprendre. A cela je dois ajouter que les connaissances acquises au moyen de sommaires, P. »5>- quand même elles seraient parfailenient exactes et nullement ex- posées à subir des altérations, sont bien inférieures à celles qui ' s'obtiennent par l'étude de grands ouvrages bien détaillés , dont la prolixité même et les redites contribuent à donner au lecteur une connaissance parfaite du sujet. Moins l'auteur se répète, moins le lecteur apprend, et il en est ainsi de tous les abrégés. Pour aider à la mémoire do l'étudiant, on le lance dans une foule de difficultés, et on Tempèche ainsi d'acquérir des connaissances vraiment utiles et de les garder. Personne ne peut égarer celui qui esl dirigé'^ par Dieu; celui que Dieu a égaré ne trouvera personne pour le diriger.

De la direction qu'il faut imprimer à l'enseigncnienl aOn de le rendre vraiment utile.

On ne peut enseigner une science d'une manière profitable pour l'élève, k moins de passer graduellemenl et pas à pas (des notions élémentaires à celles qui sont plus élevées). 11 faut commencer par lui soumettre quelques problèmes appartenant à chaque division de la science qu'on va traiter et lui servant de base. Pour faciliter la compréhension de ces questions, on les expose d'une manière som- maire, en se réglant d'après l'intelligence de l'élève et sa capacité, plus ou moins grande, à recevoir les notions qu'on veut lui com- muniquer. L'élève, ayant parcouru ainsi toute la science, en possède une connaissance approximative, bien qu'elle soit encore faible;

' Je lis jr'y^-' '^j*^)< "^'^'^ l'édilion de Boulac. — ' Pour titVgJ, tiseï o^.

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