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248 PROLÉGOMÈNES

Le partisan d'Ahmed voit le partisan d'Ali' exposé à la rinne et à la mort,

Et voilà un individu qui vient nous dire : Un zéphyr rafraîchissant vous amè- nera Ali.

Mais Dieu est bien au-dessus de ces vaines paroles-; il règle le sort de ses serviteurs selon sa volonté.

O vous qui observez' les planètes, dites-nous ce que ces cieux ont pro- duit.

Vous nous avez dit d'attendre, et vous prétendiez être des hommes probes et vertueux.

Jeudi est passé et encore jeudi; le dimanche est venu et puis le mercredi.

La moitié du mois s'est écoulée et même la seconde dizaine; la troisième renferme le dénoùment.

Et nous n'entendons (devons) que des paroles trompeuses. Est-ce ignorance (de votre part) ou bien mépris (pournous).

Nous appartenons à Dieu; nous savons que rien ne saurait empêcher ce qu'il a décidé.

Celui que je veux adorer, c'est Dieu; que la lune et le soleil vous suffisent pour divinités!

Ces étoiles errantes ne sont qu'une troupe vagabonde, ou bien des servantes (obéissant au Seigneur).

Il règle leur sort et elles ne règlent rien; le sort des mortels est hors de leur juridiction.

Les philosophes, en regardant comme éternel ce qui était destiné à cesser d'exister* et à s'anéantir, se sont trompés; P. Î38. Ils ont dit que tout ce qui existe dans la nature est im produit de l'eau et du feu,

Et ils n'ont pas remarqué que le doux et son opposé, l'amer, tirent tous les deux leur subsistance de la terre et de l'eau.

Dieu est mon seigneur; je ne comprends ni les atomes, ni le vide, ni la heioala {vXt}, la matière première), qui s'écrie : «Pourquoi suis-je privée de forme?"

Je ne comprends ni l'entité, ni la non-entité, ni l'allirmation, ni la négation.

' Le prince hafside dont les Arabes no- ' Littéral. « de ci et de ça. »

mades avaient embrassé le parti se nom- ' Je lis (jtS^I^, avec le manuscrit D et

mait Ahmed Ibn Othman (voyez Histoire la traduction turque, qui reproduit le texte

des Berhen, t. 1, p. 1A9); le sidtan dé- arabe de ce morceau. sip;né par le surnom d'Abou'I-Hacen por- ' Je lis fy^, avec l'édition de Boulac.

tait le nom d'Ali.

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