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D’autres astrologues moins intelligents déclarèrent que la connaissance des vertus des astres et de leurs influences s’était obtenue par une révélation divine. C’est là une opinion si mal fondée, que nous n’avons pas besoin de la réfuter. L’ne preuve évidente de sa fausseté nous est offerte par le fait que, de tous les hommes, les prophètes étaient les plus éloignés de la pratique des arts, et qu’ils n’entreprenaient jamais de prédire les événements futurs, excepté dans les cas où Dieu leur en donnait l’autorisation. Comment donc ces gens (les astrologues) osent-ils prétendre qu’ils connaissent l’avenir au moyen d’un certain art et enseigner une telle doctrine à leurs disciples?

Ptolémée et les astrologues des derniers siècles pensaient que les indications fournies par les astres étaient dans l’ordre de la nature, puisqu’elles provenaient d’un mélange qui s’était fait entre les astres et les êtres matériels’. "L’action des deux grands luminaires, dit-il, et leur influence sur les êtres matériels sont si manifestes, que personne ne saurait les nier. Telle est, par exemple, l’action du soleil, qui amène la vicissitude des saisons, dont elle change même les températures, et qui opère la maturation des fruits et des grains; telle est aussi l’action exercée par la lune sur les êtres de constitution humide et sur l’eau, sur la coction des matières P- m. sujettes à se corrompre et sur le concombre^. » Il dit plus loin : « Après les deux grands luminaires’, viennent les astres; et, à leur égard, nous avons deux manières d’opérer. Dans la première, on accepte

’ Littéral, «les ôtres élémentaires,» vrage sans pouvoir les trouver. On a déjà

c’esi-à-dire formés des quatre éléments. vu (i" partie, p. 81) que les Arabes pos-

’ Cela veut dire sans doule que les eu- sédaient une prétendue traduction de la curbi lacés arrivent à leur maturité à l’é- Politique d’Aristote et de ses Economiques. poque de la pleine lune, et qu’à partir de L’ouvrage qu’ils citent comme une tra- ce moment leur cliair se détériore, duclion de l’histoire de Paul Orose, et

’ L’auteur nous apprend plus loin que dont Ibn Khaldouu a inséré plusieurs ex- ces passage» ont été pris dans les ouvrages traits dans son histoire anlé-islamitc, est de Ptolémée, et surtout dans le Livre des une fabrication du même genre, et je suis quatre, c’est-à-dire le traité d’astrologie, Irès-porté à croire que le Livre des quatre intitulé Tetrabiblion ou Qaadripartitum. Je est encore une de ces prétendues trnduc- les ai cherchés dans le texte grec de cet ou- tions.

Prolégomènes.^^ III. 3i

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