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vie '. Nous omellons d'autres opinions absurdes qu'ils professent à ce sujet et que leurs discours ont fait assez connaître.

Leur grand maitrc dans ces doctrines, celui qui en exposa les di- vers problèmes, qui en réunit les principes dans un corps d'ouvrage et en mit par écrit les démonstrations , fut, à ce que nous avons appris, il y a bien des années, le Macédonien Aristole, disciple de Platon, précepteur d'Alexandre, et natif d'un pays grec appelé la Macédoine. On le nommait le premier précepteur par excellence, parce qu'il fut le premier qui enseigna la logique. Personne avant lui n'avait réduit cet art en système; ce fut lui qui en disposa les règles dans un ordre convenable, qui en examina tous les problèmes et les p. ai 3. traita d'une manière complète. Dans la rédaction de ce système de règles, il déploya un grand talent, s'il faut lui attribuer les doc- trines enseignées par les philosophes relativement à la métaphy- sique \

Il y eut ensuite, parmi les musulmans, quelques hommes qui accueillirent ces doctrines et suivirent les opinions d'Aristote , sans penser à s'en écarter. Cela eut lieu, parce que les khalifes Abbacides avaient fait traduire du grec en arabe les livres de ces anciens philo- sophes, et que beaucoup de personnes appartenant à notre religion s'étaient mises à les parcourir. Parmi les amateurs des connaissances (nouvelles), il y en eut qui adoptèrent toutes ces opinions, parce que Dieu leur avait permis de tomber dans l'égarement, lis commencèrent par défendre les nouveautés qu'ils avaient apprises, puis ils eurent entre eux-mêmes des discussions au sujet des corollaires auxquels ces doctrines donnaient naissance. Parmi les plus notables d'entre ces philosophes, on dislingue Abou Nasr el-Farabi, qui florissait dans le IV* siècle', du temps de Seïf ed-Doula*, et Abou Ali Ibn Sîna (Avi-

■" JelisssÀ.^1 (j , avec l'édition de Bou- ¥aTi»h\àan&\e&Mélangesde philosophie juive

lac et le manuscrite. et arabe de M. Munk. p. 34i et suiv.

  • La phrase arabe est très-obscure, ' Seïf ed-Doula, souverain d'Alep, du

mais je pense en avoir rendu le sens. nord de la Syrie et des contrées voisines ,

' On trouvera un bon article sur El- mourut Fan .556 (967 de J. C).

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