Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

230 PROLEGOMENES

les diverses ramifications (de doctrine) qui sont sorties des conclu- sions fournies par leurs spéculations ^ Un jugement fondé sur la vue même- (des corps matériels) et sur le témoignage des sens leur P. 2 1!!. apprit l'existence des corps matériels^; leur faculté perceptive monta ensuite un peu plus haut, et leur fit reconnaître que l'existence de l'âme est démontrée par deux facultés qui se trouvent chez les ani- maux, celle de se remuer et celle do percevoir au moyen des sens. La puissance de l'intelligence leur fit ensuite distinguer les facultés de l'âme, et, dès lors, leur perceptivité cessa d'agir. Ils formèrent ensuite, à l'égard du corps élevé et céleste (c'est-à-dire immatériel), le même jugement qu'ils avaient déjà conçu au sujet de l'essence de l'humanité (la nature humaine). A les en croire, la sphère (céleste), de même que l'homme, doit posséder une âme et une intelligence. Puis ils portèrent cela (c'est-à-dire le nombre des sphères) à dix, celui des unités premières, dont neuf (selon eux) ayant chacune leur essence distincte , formaient chacune avec les autres une compagnie , et dont une seule, c'est-à-dire la dixième, était première et isolée. Selon eux, le bonheur que la perception de l'être fait éprouver résulte de cette direction donnée au jugement, de la correction de l'âme et de son anoblissement par l'acquisition de belles qualités. Cela, disaient-ils, est possible pour l'homme ; quand même il n'aurait pas reçu une loi révélée qui le mettrait en mesure de distinguer les bonnes ac- tions des mauvaises, il y parviendrait par la force de son intelligence, par ses spéculations et par suite d'une disposition naturelle qui le porte* à faire des actes louables et à s'abstenir de ce qui mérite le blâme. L'âme, parvenue à cet état, éprouve une joie et un plaisir extrêmes ; ne pas connaître cette félicité est pour elle la misère éter- nelle : voilà en quoi consistent lé bonheur et les peines de l'autre

' Il faut lire (^)^\ LiL-J . avec le ma- ' Pour .^j^^' . lisez J^^f , avec le ma- nuscrit C, l'édition de Boulac et la tra- nuscrit C, l'édilion de Boulac et la tra- duction turque. Le sujet de la proposition duclion turque, est ^*.^I(M iJLsLfc; l'attribut en est la ' Littéral, «du corps inférieur." phrase qui commence ainsi : UvÂ-e <*^^ * Lisez *Xy»^.

�� �