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DIBN KHALDOUN. 221

partie ' la plus subtile. Aussi doit- elle nécessairement posséder les qualités de subtilité et de ténuité. La pierre animale tient aussi, à l'égard de la plante, le rang que celle-ci occupe à l'égard de la terre. En somme, il n'y a rien (provenant) de l'animal, excepté la pierre, qui puisse se résoudre en quatre natures. Vous comprendrez bien ce que je viens de dire; il n'y a que les hommes d'une ignorance mani- feste qui n'y entendront rien. Je vous ai exposé en quoi cette pierre consiste, je vous en ai indiqué l'espèce, et maintenant je vous expli- querai les diverses manières de la traiter, afin de m'acquitter, s'il plait à Dieu, de l'engagement que j'ai pris à cet égard. Voici comment cela se fait, avec la bénédiction de Dieu : Prends la noble pierre, mets-la dans la cornue et l'alambic^, sépares-en les quatre natures, qui sont l'eau, l'air, la terre et le feu, c'est-à-dire le corps, l'âme, l'esprit et la teinture. Ayant séparé l'eau de la terre et l'air du feu , enlève à part chacun de ces (éléments) dans le vase qui le renfei-me, et prends le précipité (qui se trouve) au fond de la vase et qui est la salive. P. 104. Lave cela dans un feu ardent jusqu'à ce qu'il perde sa noirceur, sa soli- dité et sa grossièreté; donne-lui, en le blanchissant, une blancheur solide; fais envoler hors de lui l'excès de l'humidité qui y est empri- sonnée; il deviendra alors une eau blanche, dans laquelle il n'y aura ni nuage, ni ordure, ni opposition mutuelle (des matières ayant des qualités contraires). Prends ensuite la première partie des natures qui s'est élevée; purifie-la aussi en lui ôtant la noirceur et l'opposition mutuelle; soumets-la à des lavages répétés et à des sublimations, jusqu'à ce qu'elle devienne subtile, déliée et pure. Quand tu auras fait cela. Dieu t'aura ouvert la porte, et alors tu commenceras par la combinaison, qui est le pivot de l'opération. La combinaison ne s'ef- fectue que par mariage ' et par trituration : marier, c'est mêler le délié avec le grossier; triturer, c'est remuer et frotter. (Travaille) jusqu'à ce que les parties en soient bien mêlées et forment une chose unique,

' Littéral. « son corps. » ' Il faut lire <;jV-*-J^ ■^i (jj-^- •^•

Chargera la fois ia cornue et l'alambic leçon des manscurits et de l'édition de est un pTocédé des plus étranges, Bonlac.

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