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ce qui ne se remue pas. Pour eux , cette division s'étend à toutes les choses : aux corps, aux individualités et aux substances minérales'. Ils ont appelé vivante toute chose qui se fond au feu , s'envole et s'en- flamme; aux choses qui ne possèdent pas ces propriétés, ils ont donné le nom de mortes. Pour ce qui regarde (le règne) animal et (le règne) végétal, ils ont nommé vivant ce qui peut se résoudre en quatre na- tures, et mort ce qui ne se résout pas. Ayant ensuite examiné toutes les divisions (des choses) vivantes, afin d'y découvrir ce qui convien- drait le mieux à cet art et qui se résoudrait en quatre éléments^ visibles à l'œil, ils trouvèrent que c'était la pierre (philosophale) du (règne) \ animal. Ils essayèrent alors d'en déterminer l'espèce, et parvinrent à

bien connaître cette pierre et à l'employer de manière à en tirer la chose qu'ils cherchaient. Quelquefois aussi ils tiraient cette chose des minéraux et des plantes, après avoir réuni et mêlé les substances pour P. ao3. en eflectuer la résolution. Parmi les plantes, il y en a qui se résolvent en une partie seulement de ces produits^, (et qui), par exemple, (ne fournissent que) la soude*. Quant aux minéraux, ils renferment des corps, des âmes et des esprits qui, étant mêlés et traités (con- venablement) , fournissent une (chose) qui a de l'influence. Nous avons opéré sur tout cela, et nous avons trouvé que le (règne) animal • était le plus exalté, le plus élevé, le plus facile et le plus commode à manier. Vous avez encore à connaître quelle est la pierre qui existe dans l'animal et la manière dont elle existe. Nous avons déjà indiqué que, de tous les enfants^, l'animal tient le rang le plus élevé, et que le composé (tiré) de l'animal est le plus délié de tous. Il en est de même de la plante comparée avec la terre; elle est plus déliée., parce qu'elle est formée de la substance la plus pure de la terre et de sa

' Le mot v-AïUf .pluriel de sULc, dé- ' Littéral. « sections. « 

signe toutes les parties des plantes qui ser- ' Littéral. « de ces sections. .1

vent à la médecine, à la teinture et aux ' L'édition de Boulac et la traduction

arts. Joint à l'adjectif i-yijji.», il paraît si- turqueportent(jUi.i'Iàlaplacede(jLjJ(f.

gnificr les substances minérales employées Cette dernière leçon ii'oiTre ici aucun sens

dans la médecine et dans les opérations raisonnable, chimiques. ' Voyez ci-dessus, p. 219.

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