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DIBN KHALDOON. 217

trop fortement sur un objet et qu'il n'y ait pas là du froid, elle le brûle et le détruit. L'élément froid est donc absolument nécessaire dans ces opérations; c'est lui qui donne à un des contraires la force de résister à l'autre et qui éloigne de lui la chaleur du feu. Il n'y a P. »oo. rien que les philosophes redoutassent tant que les feux trop ardents. Ils ordonnaient aussi de purifier les natures et les esprits, d'en expul- ser les ordures et l'humidité, d'en faire disparaître les causes de dé- périssement et les impuretés.

• 'Telle est leur opinion bien arrêtée et leur pratique constante; en effet, leurs opérations commencent et se terminent par le feu. Aussi disent-ils : « Gare aux feux très-ardents. » Par cette recommandation , ils donnent à entendre que vous devriez écarter les causes de dépé- rissement qui pourraient accompagner (le sujet sur lequel on opère) , car, autrement, vous auriez réuni deux choses préjudiciables au corps, et la destruction (de ce corps) n'en serait alors que plus rapide. Il en est ainsi de chaque chose; rien ne se corrompt, rien ne se détériore que par l'opposition mutuelle de ses natures et par la diversité (de ses éléments constituants); qu'une chose soit placée entre deux (opposés), sans avoir rien pour la fortifier et pour l'aider, elle doit nécessairement succomber à son infirmité et périr. Sachez que les philosophes ont souvent parlé des esprits qui rentrent à plusieurs reprises dans les corps , afin de s'y attacher davantage et de leur donner plus de force pour combattre le feu, lorsqu'il' s'applique immédiatement à eux au moment de Yintimité. C'est du feu élémentaire que je veux parler ici. Passons maintenant ^ à ia pierre dont il est possible de tirer Y œuvre, et suivons ce que les philosophes en ont dit. Ils ont émis à ce sujet des avis contradic- toires : les uns prétendent qu'elle existe dans le (règne) animal; d'autres assurent qu'elle se trouve daas la plante ', et d'autres qu'elle

' Pour il, lisez îil, avec l'édilion de ' H faut lire avec les manuscrits etl'é-

Roulac et les manuscrits C et D. dilion de Boulac : j *->' i*-*^ ^ ^^-^•'

^ Les manuscrits C et D et l'édition de it taUJl j *jl j»c; ^>« Ai^^ o'r>^ Boulac portent J^Ji^j.

Prolégomènes. — m. 28

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