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D IBN KHALDOUN. 213

résoudre en ses éléments constituants tant qu'il est dans un corps. En effet, les natures (ou éléments) dont cette substance est composée ont été tellement attachées les unes aux autres, qu'elles forment une chose homogène, ayant de la ressemblance avec l'àme par sa force et par son action, de même qu'elle ressemble au corps en ce qu'elle est composée et palpable; ce qui a eu lieu après qu'elle (cette chose) eut été (dans l'état) de simples natures (éléments) séparées les unes des autres. Admirons les opérations extraordinaires des natures! (Voyez) comment la force est (donnée) au faible, (de sorte) qu'il peut décomposer les choses, les combiner et les perfectionner. Voilà pourquoi j'ai employé les termes/or/ et faible (pour désigner l'âme et le corps) ^

« Le changement et le dépérissement subis parla première combi- naison proviennent du désaccord (des éléments constituants); l'im- mutabilité et la persistance appartiennent à la seconde (combinaison), par suite de l'accord (des éléments). Un des anciens a dit : « La sépa- " ration (décomposition) et la désunion sont, pour cet œuvre, la vie « et la durée, de même que la combinaison (est pour lui) la mort « et le dépérissement. » Cette parole renferme une pensée très-pro- fonde ; en effet, le philosophe voulait indiquer, par les mots vie et durée, que l'(œuvre) est sorti '^ du néant pour entrer dans l'existence, vu que, dans sa première composition, il ne pouvait pas durer et de- vait nécessairement dépérir, tandis que, dans la seconde, il n'était pas exposé à périr; mais cette (dernière) combinaison ne peut avoir heu qu'après la séparation et la désunion. Il faut donc regarder l'acte de séparer et de désimir comme spécial à l'œuvre'. Aussi, quand le f. 197. corps qu'il s'agit de dissoudre se rencontre avec (l'œuvre) , il s'y délaye , parce qu'il y a absence de forme. En effet, il est alors* à l'égard de

■ Celle glose est du traducteur turc. les manuscrits C et D : qj^. ^ i-><^y^'j

■ A la place de *^j/»?. je lis *'^)y^, J-r^-o-^' 1-^ çy^^'j J^r-*^! cV*J ^' avec l'édition de Boulac et la traduction ^-=1^ tjj<jl li>* (j T^'r^^U turque. • * Je lis ^Lo oj «j^, avec l'édition de

' Il faut lire , avec l'édition de Boulac et Boulac et les manuscrits C et D.

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