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D'IBN KHALDOUN.

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��l'œuvre réside virluellenienl dans toutes les choses, vu que, depuis le commencement, elles consistent en des combinaisons des quatre na- tures' et qu'elles s'y résolvent à la lin. Parmi les choses, il y en a dans lesquelles ïœuvre existe* en puissance, mais non pas en acte, car il faut savoir que les unes peuvent se décomposer et les autres ne le peuvent pas. Les choses capables d'être décomposées se laissent traiter et manipuler, et passent de la puissance à l'acte; les choses indécomposables ne peuvent subir ni traitement ni manipulation, »'• 195. parce qu'il (l'œuvre) n'y existe qu'en puissance. Il est impossible de les décomposer, parce que leurs éléments constituants sont intime- ment mêlés ensemble \ et que l'élément (littéral, la nature) qui y prédomine l'emporte sur ceux qui s'y trouvent en moindre quan- tité*. Ce qu'il vous faut donc absolument, puisse Dieu vous favoriser! c'est de savoir reconnaître la pierre la plus convenable d'entre celles qui se laissent décomposer et desquelles l'œuvre puisse s'obtenir. Vous aurez à en connaître l'espèce, la vertu et l'elFet; vous de- vez aussi connaître les manipulations (diverses), telles que la réso- lution, ramalgamation , la purification, la calcination, la macération et la transmutation. Celui qui ignore* ces principes, lesquels sont en réalité le fondement de notre art, n'y réussira jamais et n'arrivera à rien qui vaille. Vous aurez aussi à savoir s'il est possible d'employer cette (pierre) seule, ou s'il faut en aider l'action au moyen d'une autre (substance). Il faut aussi savoir si elle est homogène dès son origine.

��' Dans les traités d'alchimie composés par les Arabes, le mot j^iLy» «natures,» désigne tantôt les quatre éléments, cl tantôt les quatre humeurs. Dans celte épîlre, l'auteur lui attribue les deux sens. On verra même plus loin qu'en alchimie l'eau, l'air, la terre el le feu représentent l'âme, l'esprit, le corps et la teinture.

  • Je suis le traducteur turc, qui rend

ce passage ainsi : «.iJLiLijI ^jSC( J.;^-aijj

^J<>.,,*„.», JqJ.I OyJLjlj ^XIJLj c>-A-À.;>ij-J

c'est-à-dire • et dans les choses indécom-

��posables, cette quiddité (l'oeuvre) n'existe qu'en puissance. » Le pronom de l^^ se rapporte donc au grand aavre et celui de Lf..^? aux choses.

' Littéral. • leurs natures sont noyées les unes dans les autres. »

  • Pour (J* yfjXJl , lisez '— *-*^ y**^'

(^ , avec les manuscrits C et D et l'édi- tion de Buulac.

■ Pour yli , lisez ^ yli. Les manus- crits C et D et l'édition de Boulac donnent la bonne leçon.

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