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tant de manières par l'incurie et par l'ignorance des copistes; mais je m'aperçus que, même avec ces secours, je ne pouvais arriver à un résultat satisfaisant : les tournures insolites et les termes obscurs dont l'auteur, Es-Sibti, s'était servi dans le but d'éblouir les profanes et de leur cacher le sens de son poëme, ont été si incorrectement reproduits, qu'il est impos- sible de les rectifier, quelles que soient les leçons qu'on adopte. Il me fallut donc renoncer à en entreprendre la traduction. Je pensai alors qu'en étudiant la description qu'lbn Khal- doun donne du procédé, et on opérant d'après ses indications, je parviendrais- à comprendre la marche de ce jeu cabalis- tique; mais, avant de m'y engager, je sentis qu'il me fallait avoir une copie de la zaïrdja sous les yeux, et, chose bien ex- traordinaire, aucun de nos manuscrits, aucune de nos éditions ne la donne. Un manuscrit de la bibliothèque d'Alger ren- ferme, il est vrai, plusieurs petits tableaux circulaires portant l'inscription de zaïrdja d'Es-Sibti, mais ils ne répondent pas à la description qu'lbn Khaldoun nous en a fournie. Ayant eu, plus tard, entre les mains la traduction turque des Prolé- gomènes par Djevdet Efendi, j'y trouvai une grande feuille sur laquelle étaient lithographies deux tableaux, l'un circulaire et l'autre carré, avec l'inscription zaïrdjat el-Aalem (tableau cir- culaire de l'univers). Le premier tableau, composé de cercles concentriques, traversés par des rayons, est placé entre quatre cercles plus petits. On voit sur les circonférences et les rayons des cercles concentriques et dans l'intérieur des cercles exté- rieurs un grand nombre de chiffres numériques, de lettres et de sigles, appartenant, les uns à l'alphabet secret appelé |«i, (.U)J1 {^rechm ez-zemam, c'est-à-dire écriture d'enregistrement), et

et qu'ils composaient arbitrairement, la tirée des tables et qui devait former la ré- série de lettres qu'ils prétendaient avoir ponse.

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