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D'IBN KHALDOUN. 203

sez-le et prenez la somme des deux côtés, du perpendiculaire et du plan, pour que cela entre dans la case de huit. »

L'opération continue encore très-longuement et donne enfin une lettre qui se met à part; elle recommence ensuite pour chacune des autres lettres qui forment la question, et finit par produire une suite de lettres isolées, qui, étant combinée avec celle dont se compose un vers technique ' très-usité chez une certaine classe de devins, fournit une autre suite de lettres isolées.

On réunit celles-ci de manière à en former des mots arabes, mais en ayant soin de n'apporter aucun changement à l'ordre dans lequel elles se sont présentées. Ces mots forment la ré- ponse, et, comme on a employé dans l'opération toutes les lettres du vers technique, sans en omettre celle qui forme la rime, la réponse se termine par cette même rime. Voici la ré- ponse qu'lbn Khaldoun prétend avoir obtenue à la question qu'il s'était proposée; il en donne les lettres seulement, ayant négligé de les combiner ensemble afin d'en former des mots. J'ai formé ces mots et je les place ici, suivant en cela l'exemple du traducteur turc :

Ce que je traduis ainsi : « Va donc! l'Esprit de la sainteté en a manifesté le mystère à Idrîs; de sorte que, par elle, il est monté au faîte de la gloire. » Nous apprenons ainsi que la zaïrdja est d'une origine très-ancienne et qu'elle eut pour inventeur Idrîs, saint personnage que plusieurs docteurs musulmans ont iden- tifié avec Enoch.

Le reste du chapitre est consacré à d'autres opérations divinatoires qui peuvent se faire avec la zaïrdja, ou avec des

' Voyez pour ce vers, la i" partie, p. ilf].

ï6.

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