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lement une branche, une conséquence nécessaire de la magie, ainsi que nous l'avons déjà déclaré. FHea, dans sa bonté, {nom) dirige vers la vérité^.

Section. Selon les gens du métier, il y a une branche de la simîu qui consiste à poser des questions, puis à en tirer des réponses au moyen de liaisons qui existent entre des mots composés de lettres^. Ils veulent (nous) faire accroire que c'est là une des bases fonda- mentales (de l'art qui procure) la connaissance des événements futurs; mais leur procédé ne ressemble qu'à une suite de casse-tôtes et d'é- nigmes. Ils ont beaucoup discouru sur cette matière, et ce qu'ils ont avancé de plus détaillé et de plus curieux se rapporte à la zaîrdja (ou tableau circulaire) de l'univers, qui a pour inventeur Es-Sibti, et dont nous avons déjà parlé '. Nous allons exposer ici ce qu'ils ont dit sur la manière d'opérer avec la zaîrdja, et nous reproduirons en entier la cacida (ou poëme) qui se rapporte à ce sujet, et dont l'auteur, à ce qu'ils prétendent, fut Es-Sibti lui-même*. Nous donnerons ensuite la description de la zaîrdja, avec ses cercles, son tableau et tout ce qui s'y trouve inscrit^; nous indiquerons ensuite le caractère de cette opération ", laquelle n'a aucun rapport réel avec le monde invi- sible et consiste uniquement à trouver une réponse qui soit d'accord avec une question , et qui , étant prononcée , offre un sens raisonnable. C'est un procédé très-curieux : la réponse se tire de la question au P. 147. moyen d'une opération qui se pratique comme un art et qu'on ap- pelle tekcîr (décomposition); nous avons déjà donné des indications au sujet de tout cela. Quant à la cacida (qui accompagne la zaîrdja),

' Fin des paragraphes fournis par le dans la suite de ce chapitre la description

manuscrit D et par la traduction turque. promise par l'auteur. Au reste, il l'avait

' C'est-à-dire des mots écrits. déjà donnée; voyez i" partie, p. 2^5 et

' Voyei i" partie, p. a45- suivante».

' Quelques auteurs ont allribué cette * L'auteur n'en parle pas dans ce cha

cacida au célèbre philo.sophe El-Ghazzali. pitre, mais il a déjà énoncé son opinion

' Le texte porte à la lettre: la zaîrdja sur ceUe matière, i" partie, p. a5o. Ce

avec son cercle, et son tableau écrit au- chapitre sur la zaîrdja a été évidemment »

tour d'elle. On chercherait inutilement ajouté après coup.

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