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196 PROLEGOMENES

du rapport qui existait entre la formation primitive et le berzekh de la connaissance K

Il ne faut pas s'imaginer que toute science ^ réprouvée par la loi doive

être regardée comme non existante; la magie est défendue, mais sa

réalité n'en est pas moins certaine. Quoi qu'il en soit, les connaissances

que Dieu nous a enseignées suffisent à tout, et vous n'avez reçu, en

fait de science, qu'une bien faible portion. (Coran, sour. xvii, vers. 87.)

Etablissement d'-ane vérité et discussion d'un point subtil *. — La simia (ou magie naturelle) est réellement une branche de la magie, ainsi que nous l'avons montré, et la faculté de s'en servir s'acquiert par l'emploi d'exercices que la loi ne condamne pas. Nous avons déjà fait observer que, chez deux classes d'hommes, l'âme peut agir sur le monde des êtres créés. Les prophètes, qui formaient ime de ces classes, y agissaient au moyen d'une faculté divine que Dieu avait implantée dans leur nature; les magiciens (qui composent l'autre classe) opèrent au moyen d'une faculté psychique qui leur est innée. Les hommes saints peuvent acquérir cette faculté par la vertu de la profession* de foi; c'est, chez eux, un des résultats amenés par le dépouillement (des sentiments mondains qui préoccupent l'âme); elle leur naît sans qu'ils aient cherché à l'obtenir et leur arrive comme un don inattendu. Ceux qui sont bien affermis (dans les habitudes de la vie ascétique) lâchent d'éviter cette faveur quand elle se présente à eux; ils prient Dieu de les délivrer d'une faculté qu'ils regardent comme une tentation. On raconte qu'Abou Yezîd el-Bestami^, étant

' Le traducteur turc n'a pas tenu compte à la suite du chapitre qui précède, celui de ces terme». Ils paraissent désignerl'ana- qui traite de la magie et des talismans, logie qui existe entre les principes fonda- Le traducteur turc l'insère ici. mentaux des deux systèmes, et procèdent ' Il faut lire mJcJL à la place d'iUkjL , évidemment de l'école du soufisme le plus sur l'autorité du manuscrit D et de la Ira- exalté, duction turque.

' Pour UJo, lisez L« Jj*. ' Ce célèbre thaumaturge mourut en

' Ce chapitre additionnel ne se trouve l'an 261 (874-876 de J. C). (Voyez le

ni dans le manuscrit C, ni dans l'édition Bio(]raphical Diclionary of Ibn Khallikân,

de Boulac. Le manuscrit D nous le donne vol. I, p. 66a.) en le tronquant, mais le copiste l'a placé

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