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D'IBN KHALDOUN.

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��[délivre-nous) de la méchancelc des [sorcières) qui soufflent sur des nœuds. — « Il récita celte formule, dit Aïcha, sur chacun des nœuds qui avaient servi à l'ensorceler, et chaque nœud se défit de lui-même. » La magie ne tient pas devant le nom de Dieu, pourvu qu'on l'invoque avec une foi sincère.

Les liistoriens racontent que, sur le Direfck Kavian ', ou oriflamme de Chosroès (roi de Perse), on voyait ï amulette centuple formé de nombres'^. On y avait brodé ce symbole sous certains ascendants de la sphère céleste, ascendants dont on avait attendu l'apparition avant de commencer le travail. Lors de la déroute totale de l'armée persane à Cadéciya et la mort de Rostem sur le champ de bataille, on trouva l'étendard, qui était tombé par terre. Selon les personnes qui s'oc- cupent de talismans et d'amulettes, celte figure avait pour but d'assu- rer la victoire à l'étendard qui la porterait ou qui serait auprès d'elle; jamais cet étendard ne devait reculer. Cette fois-ci, il rencontra un obstacle dans la puissance divine, dans la foi qui animait les anciens Compagnons du Prophète et dans leur attachement à la parole de Dieu. Par cette parole, chaque nœud de la magie fut brisé et ce qu'on avait opéré demeura anéanti. [Coran, sour. vu, vers, i i5.)

La loi divine ne fait aucune distinction entre la magie, l'art talis- manique et celui des prestiges; elle les range tous dans la catégorie des choses défendues. Le législateur autorise tout ce qui dirige nos pensées vers la religion, parce qu'elle nous assure le bonheur dans l'autre vie; il permet les actes qui, en nous procurant la nourriture.

��' Ces mots sont persans et signilient l'étendard de Gavé, forgeron qui délivra la Perse de la tyrannie de Zoliàk. (Voy. les mois Dirfech et Gao dans la Bibliothèque orientale de d'Herbelol.)

' La leçon <5\y^ se trouve dans le ma- nuscrit D, dans l'édition de Boulac et dans la traduction turque. Je suppose que c'est un adjectif relatif formé de (jy-» ou de ijy^i P^""el de iyL» (cent). Cet amu- Prolégomènes. — m.

��lette, ou carré magique (ou^k), se com- posait probablement des mille premiers nombres. Je dois faire observer, pour justi- fier la signification assignée au mot s^jw.» , que le carré magique à base de trois s'ap- pelle, dans le Chems el-Maaref, /iiJ\ t^JOJtll «i^Iill «le ouifk ternaire numé rique, » et celui qui est de quatre ^^Jl ij^i>*j' f?/»l. «le ouifk quaternaire nu- mérique, etc.

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