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��PROLEGOMENES

��Les âmes humaines, bien qu'elles forment une unité quant à l'espèce, se distinguent les unes des autres par leurs qualités individuelles. On peut donc les classer par catégories ayant chacune son caractère spé- cial et devant à une organisation naturelle et primitive les qualités qui la distinguent. Dans la classe des prophètes, les âmes ont la fa- culté de pouvoir [se dégager de la spiritualité humaine \ afin d'en- trer dans la spiritualité angélique et de devenir ange pendant l'instant passager que dure cet état de dégagement. Voilà en quoi consiste la révélation, ainsi que nous l'avons indiqué en son lieu^. L'âme qui se P. 126. trouve dans cet état possède la faculté de] participer aux connais- sances propres à Dieu^, de converser avec les^nges, et d'obtenir, par une conséquence nécessaire, le pouvoir d'exercer une certaine influence sur les êtres créés. Chez les magiciens, l'âme a pour caractère distinctif la faculté d'influer sur ces êtres et d'attirer en bas la spiritualité des astres afin de s'en servir pour l'accomplissement de ses desseins. Cette influence s'exerce soit par une puissance appartenant à l'âme *, soit par une puissance satanique; tandis que, chez les prophètes, elle dérive du Seigneur et se distingue par son caractère divin. Quant aux gens qui pratiquent la divination, leurs âmes ont, de même, un caractère spécial, celui de connaître les choses du monde invisible au moyen d'une puissance satanique. Ainsi chacune de ces classes a sa marque distinct ive.

Les âmes de ceux qui pratiquent la magie peuvent se ranger en trois classes : la première comprend celles qui exercent une in-

��l'Espagne n'avait pas produit de «avants aussi dislingaés. Parmi les plus marquants, nous pouvons indiquer Ibn es-Semh (mort à Grenade i'an iao, loag de J. C), ibn es-Saffar, Ez-Zehraouï ( Abou '1-Hukam) , El-Kirmani et Ibn Khaldoun Abou Moslem Omar.» (Ms. arabe de ta Biblioth. impér. «oppl. n' 673, fol. 1 83 vV ) El-Kifti n'a fait que copier Ibn Abi Osaïbiya , et , chose re- marquable, ni l'un ni l'autre ne parle des

��ouvrages composés par Maslema sur la ma- gie et sur l'alcbimie.

' Le passage mis entre parenthèses manque dans l'é<iition de Boulac et dans les manuscrits C et D.

' Voy. la 1" partie, p. aoa.

' Littéral, «aux connaissances seigneu- riales (rabbâniya) ; » ce qui paraît signifier : aux connaissances du degré le plus élevé.

  • Littéral. " psychique. »

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