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et c'est pour cette raison qu'elles l'ont nonamée (la science) qui vient après la physique. Les traités composés sur ce sujet par le premier instituteur (Aristote) se trouvent entre les mains du public. Ibn Sîua (Avicenne) en a donné un précis dans son ouvrage intitulé Kilab es- Chefa oua'n-Nedja^ et Ibn Rochd (Averroès), un des grands philo- sophes espagnols, en a fait aussi un résumé^.

Quelques auteurs plus modernes avaient composé des traités sur les sciences enseignées par ces (philosophes) quand El-Ghazzali réfuta leurs opinions, en même temps qu'il attaqua d'autres doctrines phi- losophiques.

Les scolastiques des derniers siècles mêlèrent les problèmes de la théologie scolastique avec ceux de la philosophie, parce que les mêmes questions se présentaient dans les deux sciences, que l'objet de la scolasliquc leur paraissait identique avec celui de la philosophie et que les problèmes de l'une ressemblaient à ceux de l'autre*. De P. n». cette manière, les deux sciences en formèrent pour ainsi dire une seule. Après avoir changé l'ordre adopté par les philosophes pour la disposition des problèmes de la physique et de la métaphysique, ils les mêlèrent ensemble de manière à en former un système unique. Ils y ajoutèrent une introduction traitant, en premier lieu, des choses générales (des universaux), puis des êtres corporeb et des choses qui en dérivent; puis, des êtres spirituels et de ce qui s'y rattache, et continuèrent ainsi jusqu'à ce qu'ils eussent épuisé la matière. C'est ainsi que firent l'imam Ibn el-Khatîb dans ses Mcbaheth el-Mochrikija (investigations illuminatives*), et tous les grands docteurs de la sco-

��' J'ai déjà fait remarquer que notre auteur regarde le Chefa d'Avicenne et le Nedjd comme un seul ouvrage. Je soup- çonne qu'il ne les avait jamais vus ni l'un ni l'autre.

^ Bien plus , il a développé et commenté ï'Organon d'Aristole.

' Pour aLL..^, lisez *JjLi»». , avec le manuscrit C et l'édition de Boulac.

��* Le mot rendu ici par illuminative est fV^V ,'-- Je le regarde comme le participe actif du verbe (jv^l (illuminer), dont le nom d'action (3lv«' {iciirac) a donné nais- sance au terme ichrukiyourt , lequel s'em- ploie pour désigner une certaine classe de philo.'îophes. Le traducteur turc de ces Pro- légomènes a une note sur ce sujet, dans la- quelle il dit qu'il y a deux voies pour ar-

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